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Résumé de la grammaire romane. Chapitre VII. Adverbes, prépositions, conjonctions.

Chapitre VII. 

Adverbes, prépositions, conjonctions.

Je range sous un même titre les adverbes, les prépositions, les conjonctions, et les autres semblables éléments du discours; parce que, selon le rang qu' ils occupaient dans la phrase, leurs fonctions changeaient quelquefois: ainsi certains adverbes, suivis du Que, devenaient conjonctions; certaines prépositions le devenaient aussi, lorsqu'elles étaient immédiatement suivies du même Que; enfin les prépositions employées d' une manière absolue, et sans soumettre un nom quelconque à leur régime, devenaient adverbes.

Dans la langue latine, Post était tour à tour adverbe et préposition, et, suivi de Quam, devenait conjonction, de même, dans la langue romane, et dans les autres langues de l' Europe latine, il était quelquefois des mots qui offraient de pareilles variétés.

A mesure que les adverbes, les prépositions et les conjonctions passèrent de la langue latine dans la nouvelle langue, ils reçurent souvent l' adjonction d' une préposition romane, et notamment des prépositions A, DE, EN. 

Ainsi d' Intus vint Intz, Ins, auquel fut ajouté DE, qui produisit De ins, Dins, dans; et même, par réduplication de la préposition DE, fut formé Dedins, dedans.

De Satis latin vint Satz, qui reçut l' A, et forma asatz, assez.

Versus latin fit d' abord Vers, puis Ves, Vas, vers, auxquels furent jointes les prépositions DE et EN, qui produisirent Deves, Enves, Devas, Envas, etc., etc.


Adverbes.

J' ai établi cinq divisions au sujet des adverbes romans.

La première division concerne les adverbes terminés en Ment, désinence qu'on écrivait assez arbitrairement aussi Men, Mens ou Mentz.

Cette terminaison, qui caractérisa le plus grand nombre des adverbes romans, fut empruntée à une forme particulière, qu'on trouve dans la plupart des bons auteurs latins, laquelle consistait à employer, comme locution adverbiale, l' ablatif absolu Mente, en y joignant l' adjectif, qui recevait par cette forme un caractère d' adverbialité.

Mente latin étant féminin, l' adjectif roman auquel il fut joint pour former un adverbe, prit nécessairement la terminaison A, qui appartenait au genre féminin: tels que finament, finement, solament, seulement, verament, véritablement, formés des adjectifs Fis, Fina; Sol, Sola; Ver, Vera, etc.

Quand l' adjectif était commun et conséquemment n' avait qu'une terminaison pour les deux genres, cette sorte d' adverbe ne se forma pas moins en ajoutant Ment à cet adjectif, comme Coral, cordial, Humil, humble, etc., qui produisirent: coralmen, humilmen.

Lorsque plusieurs adverbes en Ment se trouvaient à la suite les uns des autres, cette finale, au lieu de s' attacher à chaque adjectif, pour lui imprimer le caractère adverbial, ne se plaça qu' après le dernier: Parlem suau e planamen, parlons doucement et franchement; et quelquefois qu' après le premier: 

Pregar humilmen e lialh e devota, prier humblement et loyalement et dévotement.

Les adverbes en Ment étaient quelquefois précédés d' une préposition:

EN breument, en bref.

La seconde division des adverbes romans comprend ceux dont la terminaison n' était pas spéciale, soit qu' ils fussent dérivés du latin, par la suppression de la désinence, comme Ben, bien de Bene, Pauc, peu de Pauce, etc., soit qu' ils eussent été formés extraordinairement par la langue romane elle-même, qui les avait appropriés à ses besoins, tels que: 

Petit, peu, Trop, beaucoup, etc.

La troisième division s' applique aux adjectifs employés neutralement en forme d' adverbes: Gen fui per vos honratz, gentement fus par vous honoré; ils prenaient des prépositions: En escur vauc com per tenebras, en obscur (obscurément) vais comme par ténèbres.

La quatrième division indique la forme romane qui consistait à employer souvent substantivement plusieurs de ces adverbes, lesquels devenaient alors sujets ou régimes, et même recevaient l' article qui s' attachait aux substantifs et servait à les distinguer: Del plus serai sofrire, du plus serai souffrant: Al pis tost que poc, au plus tôt que put.

Enfin la cinquième division est relative à l' usage des locutions adverbiales; 

Al meu albire, à mon avis, mon escien, à mon escient, mal mon grat, malgré moi, etc., etc., dont l' explication appartient spécialement au lexique roman.


Prépositions. 

Les prépositions de la langue romane se formaient souvent d' un adverbe, 

surtout par l' adjonction d' une particule qui leur imprimait le caractère et 

la fonction de préposition; elles devenaient adverbes à leur tour lorsqu' elles étaient employées sans régime, et enfin elles devenaient aussi conjonctions quand elles étaient suivies d' un signe ou d' une particule qui leur permettait de servir de lien entre les membres de la phrase, ou entre les phrases mêmes.

Les formes romanes, à l' exemple de la langue latine, assujettissaient en 

général le substantif ou le nom employé substantivement, après une préposition, à prendre le signe qui exprimait et caractérisait le régime; de même, comme dans le latin, la langue romane joignit souvent à ses verbes, et même aux substantifs et aux adjectifs, une préposition antécédente, qui quelquefois se confondait avec ces noms, et d' autres fois y était seulement adhérente, mais sans les soumettre eux-mêmes comme régimes; car alors ces prépositions devenaient en quelque sorte des adverbes:

sobrafan, sur-chagrin, sobretemer, sur-crainte.

Il est toutefois à remarquer que la préposition incorporée ou adhérente n' empêchait pas, soit le substantif, soit le nom qui en faisait la fonction, de prendre le signe du sujet: sobretemers me fai languir, sur-crainte me fait languir, per sobretemer vau defailir, par sur-crainte vais défaillir.

Remarque. La préposition DE était souvent supprimée devant les noms propres: Jaufre lo filh ... Dovon, Jaufre le fils (de) Dovon; cette suppression avait également lieu parfois devant des substantifs qui expriment des noms propres génériques, qualificatifs: lo servici ... Nostre Senhor, le service (de) Notre Seigneur.

De même, on disait: Lo filh … lo rey, le fils (du) roi, li efan ... lo comte,

les enfants (du) comte.


Conjonctions. 

Presque toutes les conjonctions romanes furent formées par l' adjonction du QUE indéclinable, qui était parfois sous-entendu.

Je me bornerai à quelques observations sur les particules.

La langue romane adopta ET, conjonction latine, mais au-devant des mots qui commençaient par des consonnes, le T final fut généralement supprimé.

NI fut à la fois particule conjonctive signifiant ET, et particule disjonctive avec le sens de NE, mais dans cette seconde acception il y avait toujours dans la phrase la négation Non, tandis que, dans la première, cette négation ne s' y trouvait jamais.

SI NON, sinon, fut employé de deux manières: la première, en conservant rapprochées ces deux particules pour en faire un seul mot, Sinon; 

la seconde, en les séparant, mais alors si fut toujours placé le premier: 

non ho dic SI per ver NON, ne le dis sinon pour vrai.

Pour augmenter la force de la négation non, la langue romane y joignit souvent des particules explétives telles que gaire, ges, mia, pas, res.

Enfin celle langue eut aussi de ces particules, employées dans un sens absolu, qu'on nomme interjection, exclamation, et qui servent à exprimer les sentiments de surprise, de douleur, d' admiration, etc., telles que Ai! ah! Las! Hailas! las! hélas! etc.

Il me resterait maintenant à parler des nombreuses locutions particulières que créa l' idiome roman, et dont la plupart se retrouvent dans ceux de l' Europe latine, mais comme je ne pourrais en donner ici qu'une énumération incomplète, je préfère à ce sujet renvoyer au Lexique, qui présentera d' ailleurs sur chaque mot des détails et des exemples propres à faire mieux connaître et apprécier les formes et le génie de la langue romane.

Tome sixième, Grammaire comparée. Chapitre VII. Adverbes, prépositions, conjonctions.

Chapitre VII.

Adverbes, prépositions, conjonctions.

Raynouard, choix, poésies, troubadours, kindle

Avant de comparer en détail les adverbes, les prépositions et les conjonctions qui offrent des rapports d' identité dans les diverses langues de l' Europe latine, j' examinerai les adverbes qui ont la désinence spéciale MENT.

Une forme de ces langues par laquelle le caractère d' un type primitif et commun se manifeste de la manière la plus évidente, c' est sans doute la formation de ces adverbes composés, qui, par l' adjonction de la désinence MENT ou MENTE au féminin des adjectifs, les modifie en adverbes.

Dans les éléments de la grammaire avant l' an 1000, j' ai expliqué comment cette forme avait été empruntée à la langue latine.

La langue romane a employé MENT, et le français l' a conservé.

Le portugais et l' italien (1: Les patois de la haute Italie rejettent l' E final.) ont pris l' E final euphonique, et ont ainsi ajouté MENTE au féminin des adjectifs. 

Il existe des preuves nombreuses que l' ancien espagnol se servait du MENT roman.

El te Deum laudamus fue altament cantado. Mil. de N. Sra, cob. 847.

En el fuego bravament encendido. Mil. de N. Sra, cob. 363.

Empezó a plorar tant aturadament. Vida de S. Domin., cob. 392.

La fonta que ficiéron carament la compraban. Vid. de S. Millán, cob. 444.

Estaba el cativo durament espantado. Vida de S. Domin. cob. 654.

Empezó la á lidiar muy denodadament. Vid. de S. Millán, cob. 290.

Respondienle las virgines dulcement organando.

Vid. de S. Domin. cob. 524.

De escura manera escurament dictadas. 

Poema de Alexandro, cob. 1106.

Fueron con estas nuevas ferament espantados.

Vid. de S. Millán, cob. 411.

Empezó de sus ojos gravement a plorar. Mart. de S. Lor. cob. 63.

Desmassen en agosto lealmient su cevera. 

Vid. de S. Domin. cob. 464.

Derramaba lo suyo largament é sin tiento. Mil. de N. Sra, cob. 629.

Como qui yace preso luengament en cadenas.

Vid. de S. Domin. cob. 415.

As todas tus yentes malment aontadas. Poema de Alexandro, cob. 442.

Conduchos adovados maravillosament. Mil. de N. Sra, cob. 699.

Ca era grand facienda noblement celebrada. Mil. de N. Sra, cob. 701.

Ixie á los de fuera ondradamient guarnido. Sacr. de la Misa, cob. 137. 

El palacio bien rico ricament parciado. Poema d' Alexandro, cob. 2444.

Sirvieli un ministro santamient doctrinado. Vid. de S. Millán. cob. 144.


On trouve aussi dans le Fuero Juzgo la preuve de l' emploi de cette désinence romane. De nombreuses variantes, fournies par quelques manuscrits, présentent plusieurs exemples; le manuscrit de l' Escurial n° 3 prend MENT dans tous les adverbes composés. (1) 

Dans quelques Fueros on en trouve aussi des exemples. 

Non-seulement les langues de l' Europe latine ont formé l' adverbe composé par l' adjonction caractéristique de MENT, mais encore lorsqu' elles ont employé deux ou trois adverbes rapprochés, elles n' ont placé quelquefois le signe adverbial, MENT, qu' à la suite de l' un des adjectifs. Je crois convenable d' ajouter quelques exemples à ceux qui ont été fournis dans les éléments de la grammaire romane avant l' an 1000.

(1) “Esc. 3. Mansamient y con esta terminación constantemente se escriben los adverbios en MENTE como piadosament, etc.”

Fuero Juzgo, I, I, not. var. 34.


Roman.

Mans Roger Bernatz parla suau e dousament. G. de Tudela.

Dona non deu parlar mas gent

E suau e causidament...

Anatz suau e bellament.

Anonyme: Seinor vos que.


Mostret lur grans reliquias

Qu' avia lonc temps guardat

Sanctament e devota.

Vid. de s. Honorat, XVII.

E Guarintz respondet

Follament et irada.

Vida de S. Honorat, XLVI. 

“Els fan lo humiliat fenchament e falsa.”

Libre de Vicis e de Vertutz.


Français:

Cette forme se trouve, mais rarement, dans les anciens auteurs français. 

Son chief trecie moult richement, 

Bien, et bel et estroitement. 

Roman de la Rose, v. 502.


Espagnol:

Los trata cortes y amigablemente.

Cervantes, D. Quix. l. 2, c. 12.


Franjas texidas bella y sutilmente. Luis de Léon, prov. de Salomón, v. 75. 


Portugais: 

“Onde sotil é artificiosamente estava lavrada e esculpida toda a maneira de sua vida.” Palmeirim de Inglaterra, t. 1, p. 131.


Italien: 

“Non vederete antica o novamente esser divenuto.” 

Guit. d' Arezzo, lettr. XIV, p. 42.

“Quanto prudente e giudiziosamente n' ammaestró Aristotile.” 

Ben. Varchi, Ercolano.


Les langues qui primitivement employaient des adjectifs communs auxquels ne s' attachait pas la désinence caractéristique du féminin, avaient formé leurs adverbes composés avec ces adjectifs. Quand elles admirent ensuite les différences de genre, plusieurs adverbes conservèrent l' invariabilité de l' adjectif qui entrait dans leur composition. L' ancien français en fournit beaucoup d' exemples. 

J' en citerai quelques-uns.

“Si le vestent imperialment.” Villehardouin, p. 73.

Loyalment et bien l' amera. Fabl. et Cont. anc., t. 4, p. 66.

“N' a pas grantment és chroniques lisoye.” 

Œuvres d' Alain Chartier, p. 261.

Li chevaliers lui dist brefment. 

Marie de France, t. 2 p. 432.

Qui peche mortelment, il ocist Dieu son mestre.

Testam. de J. de Meung.

“Que tu n' aies souffert paines en la sainte croiz corporelment pour nous.” Chron. de France. (1: Recueil des Hist. de France, t. V, p. 275.) 

“Se rebellerent contre li trop cruelment.” Chron. de France. (1: Recueil des Hist. de Fr., t. III, p. 310.) 

“Que il se dampnent perpetuelment.” Chron. de France. (2: Ib. t. V, p. 286.)

Quel duel ont li loial amant

Que l' en refuse si vilment.

Roman de la Rose, v. 1474.

“Et pourtant rencontra fort gentilment le philosophe Arcesilaus.”

Amyot, Trad. de Plut. œuvres mor. t. IV, p. 234.

Sire, li miens Deus, magnifiez iez fortment.”

Trad. du ps. 103, psaut. de Corbie.


L' adverbe composé gentiment est resté dans la langue française.

A ces observations sur les adverbes j' ajouterai que toutes les langues dont j' examine les rapports ont admis et conservé l' usage de la langue latine qui employait souvent l' adjectif neutre comme adverbe; ainsi on dit, frapper fort, parler bas, etc.

Dans la comparaison de quelques adverbes, prépositions et conjonctions dont l' usage est commun aux langues de l' Europe latine, je me bornerai à un choix, qui, par l' évidence des rapports identiques, prouvera d' une 

manière toujours plus incontestable, l' origine, la formation commune de ces langues.


Principales prépositions communes aux langues de l' Europe latine.

Roman. Français. Espagnol. Portugais. Italien.

A, à, á (a) a, a.

De, de, de, de, de.

En, en, en, en, en.

Per, per, per (por) per, per.

Avan, avant, avant (ante) avante, avante.

Entre, entre, entre, entre, entro.

Aprop, apres; après, auprès; apres (después); apres, apresso. 

Sobre, seure, sobre, sobre, sopra, sovra.

Senz, ses, senes; sans, sens; senes, sen (sin); sem, senza. 

Segun, second, selon, segunt, según, secundo, secondo.

Pos, pois, pueis; puis; pues, pos, poi.

Fors, foras; fors, foras, for. 

Oltra, ultre, ultra, ultra, oltra.


A. 

La préposition A se trouve dans toutes les langues de l' Europe latine.

Il serait superflu de comparer les diverses acceptions dans lesquelles elle est employée.

Mais il est une acception particulière qui mérite d' autant plus de fixer notre attention, qu' elle n' a pas été fournie par la langue latine.

Pour exprimer le sens de la préposition CUM, latin, avec, français, la langue des troubadours employait ordinairement la préposition AB, modifiée quelquefois en A et restée, sous cette dernière forme, dans les autres langues.

Ce vestige roman est un des plus remarquables; en voici des exemples.


Français:

“Les prophètes ki d' amunt vendrunt a estrumens, psaltérie, tympans, frestels e harpe, si prophetiserunt.”  Trad. du Ier liv. des Rois, fol. 11.

Poi me porrai mès soustenir

Fors A baston ou A potence. 

Roman de la Rose, v. 12949.


“La verge, li ceptres de ton regne A que tu baz et chasties cels que tu eimes.” Com. sur le psalt. Fol. 95. (1: Glossaire sur Joinville, A.)

“Et furent reçu A grant feste et A grant joie.” Villehardouin, p. 21.

Deduistrent soi privéement

AU bon vin cler et AU piment.

Le Castoiement, cont. 9.

Son vis A ses ongles depiéce. 

Fabl. et Cont. anc., t. 3, p. 126.

“Vez-cy ung vaissel d' argent plain d' ung merveilleux boire que j' ai fait A mes mains.” Roman de Tristram.

A deul et A corroux se part. Fabl. et Cont. anc. t. 4, p. 325.

“Il fut recueilly A grand gloire et grand obéissance.” 

Comines, liv. I, p. 91.

Dechire l' ennemi AUX ongles et AUX dents.

Joachim du Bellay, fol. 186.

“Sans que nulle autre ville ou pays puissent ne doyent draper AU semblable marque et lisiere.”

Ordon. des Rois de France (1435), t. 3, p. 31.

“Il faisoit lors gloire envers ces sages hommes là, de se passer A peu sobrement.” Amyot, trad. de Plut., œuvres mor. t. 3, p. 51.


Espagnol: 

La cinta fue obrada a muy grant maestría. Poema de Alexandro, cob. 80.

Quien a hierro mata, a hierro muera. Refranes. (N. E. a hierro muere.)

Clamando: fiio, fiio, a una grand pressura. Duelo de la virgen. Cob. 36.


Portugais:

Vão correndo é gritando a boca aberta. Camõens, os Lusiadas, 4, 21.


Italien: 

“Un suo orto, che egli lavorava a sue mane.”

Boccaccio, Decameron, VIII, 2. 

Quai ingegno a parole

Potria agguagliar il mio doglioso stato?

Petrarca: che debb' io.

Bateansi a palme, e gridavan sì alto. Dante, Inferno, IX.

“Furo ricevuti tutti a grandissimo honore.” Giov. Villani, IV, 33, p. 96.


DE.

Cette préposition latine passa dans chaque langue et même dans l' italien qui aujourd'hui emploie DI.

On retrouve DE, devant les articles italiens LO, LA, GLI, etc., et même ailleurs.

Fu cantator de lo Spirito santo. Dante, Paradiso, XX.

Signor de la mia fine e de la mia vita. Petrarca, Sest. chi è fermato.

Sotto 'l velame de gli versi strani. Dante, Inferno, VI.

Ma de la temperanza e pietate

La misericordia sì ne è nata.

Jacopone da Todi, cant. 2, p. 95.

Eo Bonifacio de tanta potenza...

De mi dotaron et ebeno paura...

La strucion crudele de Florenza.

Butto Messo da Florentia. (1: Allacci, Raccolta de' Poeti ant., fol. 191.)

Che par florin d' or et è de recalco...

Sol cor de Bichina fosse diamante...

Amor mi fa envagir de si gran ladre...

S' altre de mi se fosse reclamato...

E de morir quando lo mar fie sico,

Falo deo per strazzo de mi esser sano.

Cecco di M. Angiolieri. (2: Ib. fol. 203 - 206.) 


EN.

La langue romane dit EN au lieu de l' IN latin.

Le seule langue italienne se sert encore d' IN, mais autrefois elle a employé EN ainsi que le français, l' espagnol, et le portugais, qui l' ont conservé.

“En le cose del seculo avere letitia.” Guit. d' Arezzo, lett. III, p. 15.

“Se tutto en auro è.” Guit. d' Arezzo, lett. XXXVI, p. 83.

“En li suoi vietò terrena grandezza.”

Guit. d' Arezzo, lett. I, p. 5.

En aspra e gran religione. Jacopone da Todi, lib. I, sat. I.

Li fusse offerto en cotal povertade. Jacopone da Todi, lib. 4, cant. 28.


PER.

L' ancien français a, comme la langue romane, employé PER dans l' acception que PAR exprime aujourd'hui.

“Une autre assaillie firent per une porte de fors... et de si grand essil furent torné à si grant haltesce per Dieu avant et per les pelerins après.” 

Villehardouin, p. 65 et 73.


Espagnol:

Luego vio per ù podría aver meior passada.

Poema de Alexandro, cob. 2342.

Fablar curso rimado per la quaderna vía.

Poema de Alexandro, cob. 2.

Cuemo se partel mundo per treb partición.

Poema de Alexandro, cob. 254.

Portugais: 

“Afinado toto per o afinador.” Doc. da Torre de Moncorvo, 1405. (1: Elucidario t. I, p. 385.)

E non forem per eles punidos. Liv. Vermeilho, n° I, p. 399.


La langue italienne a toujours employé PER. 


ENTRE. 

Cette préposition romane est la même en français, en espagnol et en portugais.

L' italien a seulement changé l' E final en O.


PROP, APROP, PRES, APRES, AUPRÈS.


Français:

Aprop Nerun l' emperur. Trad. de l' Évangile de saint Jean. (2: Cat. of Harleiam MSS., t. II.)


Espagnol:

Apres de la verta aviéron la batalla...

Apres son de Valemia á tres leguas contadas.

Poema del Cid, V. 1234 et 1567. (N. E. Valencia)

“Apres de la prenda... aquel otro á quien lo demanda vaya apres.” 

Fuero de Oviedo. (3: Llorente, not. de las prov. vasc. t. IV, p. 101 et 106.)


Portugais:

Apres de mim. Doc. de Vairam, 1287. (1: Elucidario t. I, p. 128.) 


SOBRE.

Le SOBRE roman se retrouve en espagnol et en portugais; il n' a éprouvé en italien que le changement de l' E final en A, et autrefois l' ancien français l' a modifié en SORE, SEURE, d' où est ensuite venu SUR.

Li troi larron sore li queurent. Fabl. et Cont. anc, t. I, p. 243.

Sire, fet-il, c' est par envie

Que l' en m' a mis seure telle œuvre.

Fabl. et Cont. anc., t. 3, p. 305.

“Defors et dedens et par de seure.” Fabl. d' Aucassin et Nicolette.


SENZ, SES, SENES.


Français: 

L' ancien français a dit SENZ. 

“Si nos volons estre membre de Crist il nos covient senz dotte ensevre nostre chief.” Sermons de S. Bernard, fol. 16.

“SENZ ce que la voix des deux estats puisse conclure la tierce... SENZ aucun suspeçon.” Ordon. des Rois de France, 1355, t. III, p. 22.

Deigne tu, Sire, en cest jor, SENZ pechié nus garder.

Trad. du Te deum, psaut. de Corbie.


Espagnol: 

L' ancien espagnol avait employé SENES, SEN, romans.

Oviera senes dubda tomada mala zaga. Poema de Alexandro, cob. 518.

Como tierra sen rey é sen octoridat. Poema de Alexandro, cob. 1399.

SEN se trouve dans le Fuero Juzgo.


Portugais:

Le portugais a dit SEN, SEM, qu' il a conservé.

Italien: 

Il est évident que le senza italien a été emprunté du SENZ roman, en y ajoutant l' A final; car comment de SINE, latin, serait venu ce SENZA?


SEGUN.

Français: 

L' ancien français a employé SEGONT qui ensuite a été remplacé par SELON.

L' en doit fere le dépens segont le chastel.

Livre de Jost. et de Plet, fol. 63. (1: Glossaire sur Joinville, C.) 


Espagnol:

L' ancien espagnol a dit segunt, segund. (según) 

Mandó les que mostrassen segunt las escrituras.

Poema de Alexandro, cob. 1159.


POS, PUS, POIS.

Français:

D' après l' usage roman, l' ancien français a employé PUIS comme préposition dans le sens actuel de DEPUIS.

Puis cèle heure que elle obei à son creatour. Chron. de France. (1: Recueil des Hist. de Fr., t. III, p. 153.) 

Puis Roullant, ne puis Olivier,

N' eut en terre tel chevalier.

Roman de Rou. (2: Not. des MS. de la Bibl. du Roi, t. V, p. 70.)

Il prit de même le QUE conjonctif:

Mil ans, quatre moins ont passez

Puis que Dex fu en terre nez.

Roman de Rou. (3: Ib. p. 55.)

Espagnol: 

L' espagnol qui n' emploie aujourd'hui que PUES a employé autrefois POS et POIS roman qu' on trouve notamment dans le Fuero Juzgo. Il a aussi ajouté le DE avant POIS et l' a employé avec le QUE conjonctif et quelquefois même ce QUE est sous-entendu, comme dans la langue 

romane et dans l' ancien français.


Portugais:

L' ancien portugais a dit aussi POS, DEPOS. 

Huums depos outros. Doc. da Coll. de Coimbra, 1348. (4: Elucidario t. II, p. 89.) 

Le portugais a ajouté à DEPOIS, le QUE conjonctif.


Italien: 

POI italien est venu de POS roman, comme NOI, VOI, sont venus de NOS, VOS; il prit le QUE conjonctif et quelquefois ce QUE fut sous-entendu.


FORS, FORAS.

Français:

Qu' il n' emporta nis tant d' avoir

Dont on presist quatre festus,

Fors les dras qu' il avoit vestus...

Que nus fors Diex ne le convoie.

Fabl. et Contes anc., t. I, p. 225.

Car une odor m' entra où cors

Qui en a trait la dolor fors.

Roman de la Rose, v. 3486.

... N' avoit soussi ne esmay

De nule rien, fors seulement

De soi atorner noblement.

Roman de la Rose, v. 575.


L' ancien français a dit DE FORS et ensuite DEHORS.

E s' el vous chastie de fors 

Aiés dedanz cuer d' aïment.

Roman de la Rose, v. 4020.


Espagnol:

L' ancien espagnol a dit FORAS, roman, et FUERA; aujourd'hui fuera est seul employé.

“Foras ende ena cuita de morte.” Fuero Juzgo, I, X, p. II. 

Fuera que el obispo avie la nomnadia... Mil. de N. Sra, cob. 706.

Non osan fueras exir nin con el se ajuntar. Poema del Cid, v. 1180.


Italien:

L' italien a employé autrefois FOR.

Punge corragio

For cui lo più valente ozio aunta.

Guit. d' Arezzo, lett. XXVII, p. 71.


OLTRA.

Français: 

“Ultre le flum jurdan.” Trad. du IIe liv. de Rois, fol. 42.

“Car la chars ne puet pas prendre les choses qui sont del espir, et pore ice à la fie quant la humaine pense ultre soi est meneie.”

Trad. des Dial. de S. Grégoire, liv. III, ch. 24.


Espagnol: 

Crusáron se romeros por ir en ultra mar. Mil. de N. Sra, cob. 588.

Que guía a los romeros que van en ultra mar.

Sacr. de la Misa, cob. 296.

Ultra portos est dans le Fuero Juzgo. 


Portugais:

On trouve aussi en portugais ultra mar.


Italien: 

“Oltra ogni vostro pensiero... oltra d' ogni misure.” 

Guit. d' Arezzo, lett. X, p. 27 et 28. 


Principaux adverbes communs aux langues de l' Europe latine.

Roman. Français. Espagnol. Portugais. Italien. 

Oi, ui, oi, hui, hoy, oi, oy, oi.

Ora, ore, heure, or; ora, ora, ora, or.

Dunc, adunc; dunc, adonc, doncas, ;dunqua, adunque. 

Ja, ja, ya, já, già.

Sempre, sempres, siempre, sempre, sempre. 

Tost, tost, tost, toste, tosto. 

Plus, plus, plus, chus, chus; plu, più, chiù. 

Mas, mais, mai; mais, más, mais, mas, mais; mai, ma.

Mens, moins, menos, menos, men.

Assaz, assez, assaz, assaz, assai.

Quasi, quasi, casi, quasi, casi, quasi. 

Tan, tant, tant, tan, tam, tanto.

Quan, quant, quant, cuan, quant, quan, quanto.

Si, si, si, si, sim, sì.

Altresi, altresi, otrosi, outrosi, altresì.

Tota via, toutes voies, todavía, toda via; tutta via.

Jos, sos, jus, sus, jus, suso, juso, sus; giuso, suso. 

Ont, on, unt, ond, onde, unde, onde. 

Dont, don, dunt, dont, dond, don, donde, donde.

O, u, ò, (o) hu, o, u.

Sai, ça, lai, la; çà, lai, là, acá, allá, çà, là, quà, là.

Hi, i, y, y, hi, y, hi, i, i, y.


OI, UI.

Français:

L' ancien français disait OI, UI, et HUY qu' il n' a ensuite employé que dans l' adverbe composé aujourd'hui. 

N' en partirez hui ne demain. Fabl. et Cont. anc., t. 3, p. 308.

“Qui hui cest jor vive.” Villehardouin, p. 16.

Guillaume bien se deffendi, 

Hui guaingna et hui perdi.

Roman de Rou. (1: Not. des MS. de la Bibl. du Roi, t. V, p. 71.)

Qu' il soit ainsi plustost huy que demain. Clément Marot, t. I, p. 333.


Portugais:

Le portugais dit hoje, mais il a employé autrefois l' OI roman.

Des OY pera todo sempre. Elucidario t. I, p. 370.


Italien:

L' italien, qui dit hoggi (oggi), a employé autrefois OI.

Tal mondo corre ancoi. Barberini, Doc. d' Am., p. 300. 



ORA.

Français:

“Barcinone est une cité qui siet en la marche d' Espaigne; une heure estoit des Sarrazins, et une heure estoit des Crestiens.” 

Chron. de France. (2: Recueil des Hist. de Fr., t. V, p. 246.)

Ore se sent fole, ore sage;

Ore pense qu' ele le volt amer,

Ore pense qu' ele s' en volt oster.

Roman de Protheslaus.

Car OR est clere, or est oscure.

Roman de la Rose, v. 4810.


Portugais:

“Mil libras d' esta moeda branca que ora corre.” Testam. De 1393. (1: Elucidario t. 1, p. 61.) 


Italien: 

Ciò che ora e nostro, altrui fù già.

Guit. d' Arezzo, lett. III, p. 13.

“Pensando ora una cosa, or' un' altra.”

Novelle inedite, p. 132.

“Or vide, or piange, or teme, or s' assecura.” 

Petrarca, canz: Di pensier.


DUNC, DONC, ADONC, DONCAS, ADONCAS.

Français: 

L' ancien français employa DUNC, DONC, ADUNC, dans le sens de TUNC, latin. (2: Voyez Cimbalum mundi, p. 191, 185 et 212:

Tunc exaltabunt omnia ligna silvarum:

Dunc loerunt tuit li fust de la lande.

Trad. du ps. 95: Cantate Domino, MS. n° I.)


Quant ele losenge et plore

Gar toi icele ore,

Kar dunc est en aguait.

Evrard, Hist. Lit. de la Fr., t, 13, p. 70.


S' ele l' eust adunc conéu, 

Retenu l' ust bonement.

Roman de Protheslaus.

Il se servit aussi de DONKES et d' ADONKES.


Espagnol: 

“Doncas faciendo derecho el rey, deve aver nomme de rey.” 

Fuero Juzgo, I, II, p. II.


Italien:

L' italien, qui dit aujourd'hui DUNQUE, a employé autrefois DUNQUA, roman.

“Dunqua di che pur piangi?” Guit. d' Arezzo, lett. XXXIX, p. 89.

Dunqua é in lor maggior virtu?

Barberini, Doc. d' Am. p. 81.

“Adonqua non peccato in richezze è.” Guit. d' Arezzo, lett. XXV, p. 66.


JA.

L' ancien français employa JA dans le sens de JAMAIS et de DÉJA, comme les autres langues.

Elle respondi à son pere:

Si m' aït Diex ne l' aurai ja. 

Ostez le moi cel vilain là...

Ja n' ere au vilain donée... 

Quar je me sui ja repentie 

D' avoir mari ainz que je l' aie.

Fabl. et Cont. anc. t. 3, p. 370 et 371.


SEMPRE.

On retrouve dans l' ancien français cet adverbe, qui est resté dans les autres langues de l' Europe latine. 

Ge gaiterai sempres le roi

Qant au mostier ira par soi.

Fabl. et Cont. anc., t. 3, p. 212.

Sempres est mol comme pelice. 

Fabl. et Cont. anc. t. 4, p. 390. 


TOST.

Il est d' autant plus remarquable que cet adverbe se trouve dans chaque langue, qu' il est difficile d' en expliquer l' origine. (1: On a prétendu que cet adverbe venait du participe latin tostus, et que le mot qui exprime la chaleur avait été emprunté pour peindre la rapidité. L' ancien français a employé la même figure lorsqu' il s' est servi de chalt pas, signifiant chaud pas, pour désigner la vîtesse, qu' il exprimait aussi par isnel le pas, c' est-à-dire rapide.

“E Samuel chalt pas vint à l' évesche.”  

Trad. du Ier livre des Rois, fol. 5.)

L' espagnol a employé autrefois TOST qu' il a ensuite rejeté.

(N. E. Se siguió usando presto, rápido)

Fue luego recapdado muy tost é corriendo.

Mart. de S. Lor. cob. 78.

Ovioronlos por forcia mui tost á conquirir. 

Poema de Alexandro, cob. 1043.


Le portugais a eu autrefois TOSTE.

“Para haverem seus servidores mais toste sem outro embargo.” Ord. Alf., liv. II, fol. 75.


PLUS.

Espagnol:

El otro plus vermeio que vino de Paralles.

Vida de S. Dom. cob. 230.

Vinien en dos caballos plus blancos que cristal.

Vida de S. Millán, cob. 438.

Chus fut employé pour plus.

Que li diessen cada año LX duennas en renda,

Las medias de lignaje, las medias chus sorrenda.

Vida de S. Millán, cob. 370.


Portugais:

L' ancien portugais a usé aussi de CHUS pour PLUS.

“Pera comprir delles mhas mandas e pera fazer chus prol de mha alma.” 

Testam. de 1273. (1)

“E se vinhas fizerdes dar de nos o quarto e lagaradiga e non chus.” 

Docum. de Pendorada, 1290. (2)

“E vos devedes a dar estas cousas bem e entregadamente e non chus.” 

Prozo das Salzedas, 1295. (3) 



Italien: 

“Perchè erano de li chiu poveri.” Mat. Spinelli. (4)

“Lo capo e lo chiu vecchio de la famiglia.”

Ann. di lud. Monaldesco. (5) 

(1) Elucidario, t. 1, p. 382.

(2) Ib. p. 273. 

(3) Ib. p. 405.

(4) Muratori, Rer. ital. Script., t. VII, col. 1093.

(5) Ib. col. 530.

Testo d' un' altra ch' è plu menutina. Barberini, son.

“Attemperanza la plu alta.” Tratt. Virt. Moral.

L' italien a changé l' L en I; et, supprimant l' S final, il a marqué l' U d' un accent grave qui indique cette suppression.


MAIS, MAS, MAI.

L' ancien français a souvent laissé à MAIS l' acception primitive de MAGIS, c' est-à-dire, plus, davantage.

De son ostel pou se mouvoit

Quar ne pooit chevauchier mais.

Fables et Cont. anc. t, I, p. 169.

Mais je ne puis MAIS haut crier. Fabl. et Cont. anc. t. I, p. 124.

Se gentis homs mais n' engenroit,

Ne jamais louve ne portoit

Et grant cheval ne fust jamais,

Tout le monde vivroit en paix.

Le Renard contrefait. (1: Not. des MS. de la Bibl. du Roi, t. V, p. 335.)

Il est resté dans la langue actuelle l' expression familière: N' en pouvoir mais, c' est-à-dire davantage.

Dans le Fuero Juzgo on trouve souvent MAIS.

L' espagnol et le portugais disent aujourd'hui mas. (más)

L' italien a MA et MAI.


MENS.

Italien:

Quegli che men sapevano di lui. Boccaccio, Decameron, IV, 5.

Almen, se puoi, farai. Barberini, Doc. d' Am,, p. 111 (o III). 


ASSAZ.

L' espagnol ne se sert plus d' ASSAZ, qu' il avait employé autrefois.

Assaz quisiera Dario en el campo fincar. (N. E. El rey de Persia Darío.)

Poema de Alexandro, cob. 1260.

Avie en el un monge asaz mal ordenado. Mil. de N. Sra, cob. 160.


L' ASSAI italien prouve que cette langue a souvent fait des modifications très importantes aux désinences des mots pour les accommoder à l' euphonie locale.


QUASI.

Cet adverbe est identique dans les diverses langues.


TAN, QUAN.

Espagnol:

De los sos oios tan fuerte mientre lorando. 

Poema del Cid, v. I.

Asi como yo las prendo de quant como si fóse delant.

Poema del Cid, v. 2147.



Portugais: 

Tam digna e tam necessaria. 

Chron. d' El Rey Affonso, V, t. I, p. 202.

E eu vi quan fremosa falava.

Canc. MS do real Collegio dos Nobres, fol. 67.


SI, ALTRESI.

Français: 

E si ne sai se j' en ai dit folie. Le Roi de Navarre, chans. VII. 

“Ensi com il fu devisé, si fu fait.” Villehardouin, p. 33.

Quant Diex dist qu' on amast son prisme comme si, 

Il ne dist mie mains ne plus, mès autresi.

Testam. de J. de Meung.

“Se devons garder que altressi ne nos aviegne.”

Villehardouin, p. 106.

Le blasmoient moult si ami

Et toute la gent autressi.

Fabl. et Cont. anc. t. 3, p. 1.


TOTA VIA. 

Français: 

“Mais toutes voies rapareilla-il bataille après contre eulz.” 

Chron. de France. (1: Recueil des Hist. de Fr. t. III, p. 157.) 


Espagnol:

“Deve amar justicia, é si la amar, deve fazer la todavía.” 

Fuero Juzgo, II, I, 2.



Portugais:

“E todavia a ssa ordinhaçom seer estavil.” Doc. da Guarda, 1298. 

(2: Elucidario, t. II, p. 125.) 


Italien:

“Ma tutta via in somma dico voi che male è solo quello lo qual dispiace a Dio.” Guit. d' Arezzo, lett. I, p. 5. 


JOS, SOS. 

L' ancien français a employé JUS et SUS, romans.

Ses oilz turnat e sus e jus. Marie de France, t. 2, p. 439.

Li rossignols chante tant

Ke mors chiet de l' arbre jus.

Le roi de Navarre, chans. XV.

SUS est resté dans le composé DESSUS.


Espagnol:

“Avie de jus las peñas cuevas fieras sobeio.” Vid. de S. Millán, cob. 28.

Buscando suso et juso atanto andidieron.

(N. E. Suso, yuso, partes del monasterio de San Millán de la Cogolla. Arriba y abajo.)

Mil. de N. Sra, cob. 83.


Le composé DESUSO, DESUS, fut en usage.

Desuso las lorigas tan blancas como el sol. Poema del Cid, v. 3085.

Dessuso la loriga blanca cuemo christal. Poema de Alexandro, cob. 430.

A DESUS se trouve encore dans le dictionnaire de l' académie espagnole. 



Portugais:

“E des alri á juso...” Elucidario, t. 1, p. 350.

“De juso da sina do Miramolino.” (1: Europa Portuguesa, t. III, p. 378.) 

“Da quintaá aa suso... Assi como de suso dito é... E des hy á suso... 

De lo comaro á suso. Elucidario, t. I, p. 463; t. II, p. 223, 254, 397.


Italien:

E conoscan per uso

Quanto va suso e juso.

Barberini, Doc. d' amore, p. 258.


De JUS, SUS, romans, la langue italienne a formé GIU, SU, par la même modification qui de PLUS a fait PIU.


ONT, ON, DONT, DON.

Français: 

“A une viz par unt l' um muntad à l' estage meien.” 

Trad. du IIIe liv. des Rois, fol. 86.

Et cil li demande son nom

Dont il est et de quele terre.

Fabl. et Cont. anc., t. 4, p. 294.

“Voilà dont vient qu' il a tant escrit.” 

Amyot, Trad. de Plut., M. Cato, p. 454.


Espagnol:

Una visión vidó por ond fue confortado. Vid. de S. Domin., cob. 226.

Issió, como que pudo, ont jacie escondida. Mil. de N. Sra, cob. 401.

Al tercer día don yxó y es tornado. Poema del Cid, v. 945.


O.

Français: 

U? en cele tente. L' Ordene de Chevalerie.


Espagnol: 

Adelinó pora San Pero ó las duenas estan. Poema del Cid, v. 1400. 

En la carrera ó los omnes suellen passar. Fuero Juzgo, VIII, IV, 23.


Portugais: 

“Estar nos lugares hu vos mandaredes... Per u a parede foi fundada.” 

Elucidario, t. 1, p. 84, et t. II, p. 397.


Italien:

“Non e male alcuno u non peccato ha dispiacente Dio, ne bene o non merto piacendo lui.” Guit. d' Arezzo, lett. I, p. 5. 

Tu homo o ti se' miso?

Jacopone da Todi, lib. II, cant. XXVI.


SAI, LAI, ÇA, LA.

Français: 

“Lai si estoient mis seiz vaissel de pierre... les disciples Nostre Signer lai où il en vait és noces.” Sermons de S. Bernard, fol. 88.


Portugais: 

“De la morteydade áo ça.” Doc. de Paço de Sousa, 1351. (1: Elucidario, t. II, p. 157.)


Italien:

Qual qua e qual la. Boccaccio, Decameron, II, 3.

I, HI, Y.

Cet adverbe n' existe plus qu' en français, tandis qu' autrefois il a été employé par chaque langue.


Espagnol: (N. E. Pongo tildes.)

“No sé si entraré Y más en todos los míos días.” 

Poema del Cid, v. 220.

I nació Sant Millan. Vida de S. Millán, cob. 3.


Portugais:

Com aquellas coussas que hy sun en Santarem.

Doc. de Bostello, 1329. (1: Elucidario, t. II, p. 229.)

Com todolos dereitos que nos hy avemos. Doc. de Arouca, 1316. (2: Ib. p. 30.)


Italien: 

Les Italiens, qui ne se servent plus que d' IVI, ont dit autrefois I, Y.

Ed una scritta I metti...

Che inanzi I va servire.

Barberini, Doc. d' Am. p. 265 et 345.

Per due fiammette che I vedemmo porre. Dante, Inferno, VIII.

Che, s' io volesse, Y scender non potrei. Cecco di M. Angiolieri. (3: Allacci, Raccolta de' Poeti ant., fol. 201.)



CONJONCTIONS, NÉGATIONS, etc.

Roman. Français. Espagnol. Portugais. Italien. 

Com, com, com, (como) como, com.

Quan, quand, quand (cuando) quan, quando; quando.

Mentre; endementre; mientre (mientras);mentres, mentre.

Anz,  ant; ainz, anz; ant (ante); ante, anzi.

Avan, avant, avant, avant, avan, avante.

Et, e, et, e, et, e, (y, i) e, e.

O, ou o, ou, o, ou, o.

Si, si, si, sim, si.

Ni, ne, ni, ni, nem, nè.

Non, non, non (no), nom, non.


COM.

Français: 

L' ancien français employa COM, roman, sans prendre l' E muet final qui aujourd'hui s' y trouve joint.

“Ensi com Dieu plaist.” Villehardouin, p. 13.

Si com je sai et com je croi. Bible Guiot, v. 160.


Espagnol:

La langue espagnole, qui aujourd'hui dit como, s' est servie autrefois de COM, roman, ainsi que de CUEMO.

Esto como cuntiera com non eran certeros...

Santigaron se todos com ó por quel manera

Fincó en el mar vivo una ora sennera...

Dissóli fuertes vierbos com qui con fellonia.

Mil. de N. Sra, cob. 104, 1605 et 777.


Italien:

Com più mi giro e rimiro d' attorno...

Tanto lo intende com fa petra mola.

Com vuol raggion...

Barberini, Doc. d' am. p. 157, 162, 316.

Com val poco! Guit. d' Arezzo, lett. XXXVI, p. 82.


QUANT, QUAN.

Espagnol:

Da quand vaya comigo cuedo qu' el avrà pro. 

Poema del Cid, v. 2140.

El bisbo, quant lo vió, tovó se por guarido... (N. E. obispo; bisbe)

Sant Millan, quant la vió, ovó d' ella dolor...

El sucio alevoso, quant se vió aceitado...

Vida de S. Millán, cob. 79, 156 et 196.


Portugais:

Ca mia sennor, quan muey gran coita ten,

No coraçon faz le dizer tal ren

A que non sabe pois consell aver.

Cancioneiro MS. do coll. dos nobres, fol. 65.


MENTRE, avec le QUE exprimé ou sous-entendu.


Français:

Peindre un petit les me covient

Endementres qu' il m' en sovient. 

Fabl. et Cont. anc., t. I, p. 308.


“Endementres que ce avent.” Gestes de Louis le Débonnaire. (1: Rec. des Hist. de Fr., t. VI, p. 131.)

Endementiers k' il iluec sunt

Al meistre dient ço k' il funt.

Marie de France, t. 2, p 492.


Espagnol:

L' espagnol dit aujourd'hui mientras.

“Mientre que el príncipe vive.” Fuero Juzgo, II, I, 7.


Portugais:

Le portugais n' emploie plus aujourd'hui cette conjonction.

“Mentres á quiser comer no moesterio.” Doc. de Almoster., 1287. (1: Elucidario, t. II, p. 129.) 


Italien: 

“Mentre ella parlava, furon lagrime sparse.”

Boccaccio, Decameron III, 9.


ANZ, ANT, AVAN.

Français: 

“Anz fu assi... ANZ serai, dist-il, semblanz al haltisme.” 

Sermons de Saint Bernard, fol. 33 et 36.

“E corent as vasiaux qui ains, ains, qui mielx, mielx.” 

Villehardouin, p. 193.

Que je n' ai mais de bien nule esperance, 

Ains sui tosjors par parole menez.

Le roi de Navarre., chans. XXIX.

Moult lor convient soffrir dolor

Ains que gens lor doignent du lor.

Roman de la Rose, v. 8020.


Espagnol:

Ant quisó á Dios una oración facer. Poema de Alexandro, cob. 107.

“E mandó que los dichos avant homes mios.” Fuero de Llanes. (1: Llorente, Not. de las prov. vasc. t. IV, p. 192.) 

Que ant sabe la cosa que ome la comida. Vida de S. Millán, cob. 69.


Portugais: 

On trouve dans des mots composés portugais, la preuve de l' existence de AVAN dans la langue.

“Sobre lo departimento dos davanditos termos.”

Doc. de Aguiar, du Beira, 1268. (2: Hist. Litt. de la France, t. XIII, p. 117.)


Italien:

“Lor morte permettendo ante lor viso.” 

Guit. d' Arezzo, lett. XIV, p. 43.

“E misse avante lui bene e male.” Guit. d' Arezzo, lett. III, p. 17.

L' anzi italien est évidemment l' anz roman, auquel la voyelle finale euphonique I a été ajoutée.


ET, E.

Roman. Français. Espagnol. Portugais. Italien. 

Et, e, et, e, et, é, (i, y) é, e.

L' ancien français a employé E soit en vers soit en prose.

A richesces E a honurs ascont,

E dunc ert fort E de plus de poer

A nuir les autres E grever.

Pierre de Vernon. (1: Hist. Litt. de la France, t. XIII, p. 10.)

“E quand il valoit de si grande conversation e soi ja restraindroit meismes d' oisouse parole, e mult sa char dontoit par abstinence.” 

Trad. des Morales de S. Grégoire, fol. 8. 

L' espagnol, qui aujourd'hui préfère Y pour conjonction, a employé primitivement E, ET.

A mio Cid É a los suyos abastóles de pan É de vino.

Poema del Cid, v. 66.

Dans l' ancien poëme du Cid, et dans d' autres monuments anciens de la langue espagnole, on trouve seulement E.


O, OU, disjonctifs.

Français: 

Qu' autrui richesce o mesestance. Marie de France, t. 2, p. 94.


SI.

Chaque langue a employé SI comme terme d' affirmation.

(N. E. Me resulta extraño que Raynouard no hable aquí del oc, òc, hoc : sí en lengua romance, langue romane, plana lengua romana; 

tampoco habla del oïl, oil : oui francés.)

El dialecto occitano catalán todavía usaba el òc en 1461, 1462, resposta de hoc o de no y hay evidencias posteriores.)

“Celle où les méchants n' ont point authorité de commander et les bons SI.” Amyot, Trad. de Plut. mor. t. 3, p. 66.


NI.

Chaque langue employa NI ou NE comme expression disjonctive.

Un caractère particulier de la langue romane, fut d' employer NI dans le sens conjonctif d' ET.

On trouve en français et en italien des vestiges de cette acception.

“Et vos vos conseillerois se vos le porrois faire NE soffrir.” 

Villehardouin, p. 8.

“Pristrent lor fames et lor enfanz et que il en porent traire del feu NE escamper.” Villehardouin, p. 82.

Or t' ai dit comment N' en quel guise

Amant doit faire mon servise.

Roman de la Rose, v. 2589.

Comment vit hons et comment dure

En tele poine N' en tel ardure. 

Roman de la Rose, v. 2600.

Dès que Diex fist Adan NE Eve. Fabl. et Cont. anc. t. 4, p. 137.

Du marchié NE de la paumée

N' avon nos pas béu le vin?

Fabl. et Cont. anc, t. 4, p. 117.

Robers de Blois i fist escrire

Ce qu' il i pot pensser NE dire.

Le Chastiement des dames, v. 759.

N' est pas honorez li mostiers

Où itiez gent chante NE bruit.

Bible Guiot, v. 974.

“Vise doncques quel parti tu dois eslire, NE quelle consolation ou adresse tu espères en telle perplexité.” Œuvres d' Alain Chartier, p. 272.

Dites moi où NE en quel pays

Est Flora la belle romaine.

Villon, p. 23.


Italien: 

Se gli occhi suoi ti fur dolci NE cari. Petrarca, canz., Che debb' io.


NON, NO.


NON fut adopté et se retrouve encore dans toutes les langues de l' Europe latine. 

(N. E. en castellano, “los pimientos de Padrón, unos pican y otros non”. En castellano se usa NO. En galego, gallego, NON.)

La langue romane, pour exprimer la conjonction SI NON, dans le sens d' excepté, séparait souvent SI et NON, et NON était rejeté à la fin du membre de phrase pour lequel si servait précédemment de conjonction.

Cette forme toute particulière, et très caractéristique, fut beaucoup en usage dans l' ancien français, et on en trouve aussi des exemples dans les autres langues.


Français:

“On n' i puet passer SE par un pont de pierre NON...” 

“Et dedenz Andrenoble n' avoit SE les Grex NON.”

Villehardouin, p. 62 et 191.

“Il ne parle SE de toi NON.” Chron. de France. (1: Rec. des Hist. de Fr. t. VI, p. 165.) 


Maintes gens dient que en songes

N' a SE fables NON et mensonges.

Roman de la Rose, v. 2.

 

Hantez d' ome qui fust en vie

SE de lui NON tant seulement.

Fabl. et Cont. anc., t. I, p. 168.

Ne li pooit d' el souvenir

SE de ce NON qui l' angoissoit.

Fabl. et Cont. anc., t. I, p. 188.

Je n' en istrai SE morte NON. Marie de France, t. I, p. 276.

N' arai mais amie ne fame 

SE vous NON, bele douce dame.

Fabl. et Cont. anc., t. 2, p. 422.

Tant qu' il fu de si grant renom

Qu' en ne parloit SE de lui NON.

Fabl. et Cont. anc. t. 4, p. 393.

Moustiers est meson d' oroison;

N' i doit parler SE de Dieu NON.

Le Chastiement des dames, v. 404.

Si n' avoit barbe ne grenon,

SE petiz peus folages NON.

Roman de la Rose, v. 822.

Que je n' i os parler de raençon,

Ne d' ostage, s' en bele guise non.

Le roi de Navarre, chans. XXXII.


Espagnol:

De al no li membraba SI de esto solo NON.

Mil. de N. Sra, cob. 776.


Portugais:

SE per vosso mandado NON...

Por que non ei

Eu poder no meu coraçon

D' amar, mia sennor, SE vos NON.

Canc. MS do coll. dos nobres, fol. 42 et 53.


Italien:

Nullo è buono s' ello è buon NO. Barberini, Doc. d' Am., p. 163.

“A niun altro s' ha da attribuire la causa SE alle donne NO.”

Castiglione corteg. lib. 3.


Cet accident grammatical serait très remarquable, quand même il existerait seulement dans une des langues de l' Europe latine. Que penser, quand on le trouve dans toutes? Peut-on ne pas reconnaître, à de telles conformités, la preuve, toujours plus évidente, d'une origine commune, d' un type primitif?

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