Coca, Cocha, s. f., besoin, nécessité, presse.
Per c'om ditz que may val en cocha
Amicx que aur.
Amanieu des Escas: Dona per.
C'est pourquoi on dit qu'ami vaut mieux qu'or dans le besoin.
Cocha dona entendement. Libre de Senequa.
Besoin donne entendement.
Car failliron a la coca maior.
P. de Durban: Peironet.
Car ils manquèrent dans la plus grande presse.
2. Cochos, adj., pressé, empressé, prompt.
Al anar suy ieu cochos,
Mas al tornar com seria?
Cadenet: Amors e com.
A l'aller je suis pressé, mais au retourner comment serais-je?
So qu'hom plus vol e don es plus cochos.
Pons de Capdueil: So qu'hom.
Ce que l'homme veut plus et dont il est plus empressé.
3. Cochosamen, adv., promptement, hâtivement.
S'en deu anar cochosamens al cofessor.
V. et Vert., fol. 68.
S'en doit aller promptement au confesseur.
E per tan no s laissa d'anar
Cochosament.
Roman de Jaufre, fol. 10.
Et pourtant ne se laisse d'aller promptement.
4. Cochar, Coichar, v., poursuivre, hâter, presser.
E non ty vuelhas cochar. Trad. de tr. de l'Arpentage, c. 41.
Et ne te veuilles presser.
El talans mi cocha.
Hameus de la Broquerie: Mentre que.
Le désir me presse.
Vos coichan fort dolors e malanansa.
V. de Pierre Vidal.
Douleur et tourment vous pressent fort.
Cochet de venir. Philomena.
Se hâta de venir.
Pus qu'el nauchier, can ve lo bel tems clar,
Que s coch' e cor tro qu'es en auta mar.
Pierre Espagnol: Entre.
Plus que le nocher, quand il voit le beau temps clair, qui se hâte et court jusqu'à ce qu'il est en haute mer.
Part. prés. subs.
Qe li tarzan no s mesclon ab l'arden,
Ni li cochan ab selhs que y van ab sen.
Ozils de Cadartz: Assatz es.
Que les tardifs ne se mêlent avec les ardents, ni les empressés avec ceux qui y vont avec sens.
Part. pas.
Mas drutz cochatz non a sen ni membransa.
P. Vidal: Quant hom onratz.
Mais galant pressé n'a sens ni mémoire.
Substantiv. Q'umilitatz merceian vos preses
D'aquest cochat, sofrachos de tot bes.
Aimeri de Peguilain: Atressi m pren.
Qu'en accordant merci indulgence vous prît pour ce malheureux, privé de tout bien.
5. Cochadamen, adv., promptement, hâtivement.
Messages m'es vengutz cochadamen...
E defermet la porta cochadamen.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96 et 6.
Messager m'est venu hâtivement...
Et ouvrit la porte promptement.
6. Coita, Cuita, s. f., presse, besoin, empressement.
Don a coita e sofraya.
Pierre d'Auvergne: Bel m'es.
Dont il a besoin et manque.
Loc. Que fallon a la coita amic.
Arnaud de Marueil: Ancmais.
Qu'amis manquent au besoin.
ANC. FR. A son ami l'envoie à coite d'esperon.
Adam de la Halle, du roi de Sezile.
Qui fuient vers Lille à granz coites.
G. Guiart, t. II, p. 480.
Par petites jornées vont, n'ont pas trop grant quoite.
Roman de Berte, p. 182.
ANC. ESP.
Hobe con la gran coyta rogar à la mi vieja.
Poesías del Arcipreste de Hita, cop. 903.
Fallecer te ha à la coyta como la mala renta.
Poema de Alexandro, cop. 50.
7. Coitos, adj., pressé, passionné, nécessiteux.
Don plus es coitos.
T. du Dauphin et de Peyrols: Dalfin.
Dont il est plus empressé.
D'aquest amor soi tan coitos.
G. Rudel: Quan lo rossinhols.
Je suis si passionné de cet amour.
De la bella don soi coitos.
Raimond de Miraval: Cel que.
De la belle dont je suis passionné.
Ja hom coitos non torn de vos.
P. Cardinal: Predicator tenc.
Jamais homme nécessiteux ne vient de chez vous.
ANC. FR. François cele part s'acheminent,
Coiteux de grever l'ost contraire.
G. Guiart, an 1241; Carpentier, t. 1, col. 1018.
8. Coitozamen, adv., promptement, avidement.
Un jorn manja coitozamen,
Autre non vol manjar nien.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Un jour mange avidement, un autre ne veut manger rien.
9. Coitar, v., presser, hâter.
E deuria ses plus coitar.
Giraud de Borneil: A ben chantar.
Et je devrais sans plus hâter.
E fora gensor
Que s coitesso del loc cobrar
On per Melchior e Gaspar
Fon adoratz l'Altisme tos.
Pierre du Vilar: Sendatz vermelhs.
Et ce serait mieux qu'ils se pressassent de recouvrer le lieu où par Melchior et Gaspard fut adoré l'enfant Très-Haut.
Part. pas. So don plus sera coitatz.
Giraud de Borneil: Quan branca.
Ce dont il sera plus pressé.
Loc. Tan malament m'avez oi assalida
A coitada dels esperons.
Un troubadour anonyme: Quan escavalrei.
Vous m'avez aujourd'hui si méchamment assaillie à coups pressés des éperons.
ANC. FR. La mortz nos coite et esperone...
Merciers, tu es moust tost coitié,
Dit li sires, de gages prendre.
Fabl. et cont. anc., t. II, p. 321, et t. III, p. 24.
ANC. ESP.
Coytando el caballo magar era liviano.
Poema de Alexandro, cop. 656.
Mas el poble coytado sempre está temeroso
Que será soberbiado del rico poderoso.
Poesías del Arcipreste de Hita, cop. 793.
10. Coytadament, adv., promptement.
Pren un cauteri coytadamen... Tu, cauteriza coytadament.
Trad. d'Albucasis, fol. 12 et 46.
Prends un cautère promptement... Toi, cautérise promptement.
11. Sobrecochar, v., hâter, empresser.
Que trop me vuoill sobrecochar.
P. Vidal: Ges del joi.
Que je me veux trop empresser.
Cocena, s. f., matelas, oreiller.
Cocena plena de lana.
Trad. d'Albucasis, fol. 63.
Matelas plein de laine.
ANC. ESP. Cochedra.
Cocodrilh, Cocodrille, s. m., lat. crocodillus, crocodile.
Cocodrilhs es una bestia mala. Naturas d'alcunas bestias.
Le crocodile est une méchante bête.
Entro el ventre del cocodrille... Cocodrille fa uous maiors que auca.
(chap. literal: Hasta lo ventre del cocodrilo... Cocodrilo fa ous mes grans que oca; lo cocodrilo fa, pon, ous mes grans que los de l'oca.)
Eluc. de las propr., fol. 247 et 277.
Jusques au ventre du crocodile... Le crocodile fait des oeufs plus grands qu'oie.
CAT. Cocodrillo (cocodril). ESP. PORT. Cocodrilo. IT. Coccodrillo.
2. Calcatrics, s. f., crocodile.
Qualcatricx es una bestia que demora en aigua, e a gran testa e
longua, e mort de dens verenozas durament.
Liv. de Sydrac, fol. 34.
Le crocodile est une bête qui habite dans l'eau, et a grande et longue tête, et mord durement avec dents venimeuses.
C'atretan mi plai lo volers
D'un lop o d'una calcatrics.
P. Cardinal: De sirventes.
Qu'autant me plaît le vouloir d'un loup ou d'un crocodile.
ANC. FR. Le cocatrix est beste fière
Et maint ades dans la rivière
De ce fleuve que Nil a nom.
Le Bestiaire. Carpentier, t. I, col. 1004.
ESP. Cocadrix.
Code, Coide, s. m., lat. cubitus, coude.
Ab que cobris mos codes, c' ai rognos.
(chap. literal: En que cubriguera los meus colses, que ting roñosos.)
Berenger de Puivert: Mal' avantura.
Avec quoi je couvrisse mes coudes, que j'ai rogneux.
Trobero lo sanh home que per Dieu pena
Nutz coides, a genolhs, a plana terra.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 84.
Ils trouvèrent le saint homme qui s'afflige pour Dieu, nu-coudes, à genoux, à rase terre.
Dislocatio del coyde.
Trad. d'Albucasis, fol. 68.
Dislocation du coude.
CAT. (chap.). Colse (colze). ESP. Codo. IT. Cubito. (N. E. ESP. El cúbito es un hueso.)
- Coudée.
E feron los de X codes de preon et de XX codes d'ample.
(chap. Y los van fé de deu colses de fondaria y de vin colses d'ample.)
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 12.
Et les firent de dix coudées de profondeur et de vingt coudées de largeur.
ESP. Codo. PORT. Covado. IT. Cubito.
2. Coyda, s. f., coudée.
Quaranta coydas ses mentir.
Contricio e penals infernals.
Quarante coudées sans mentir.
3. Coydat, s. m., coudée.
Arbre no plus haut de dos coydatz.
Lor estatura es de miech coydat ses plus.
Eluc. de las propr., fol., 201 et 256.
Arbre pas plus haut de deux coudées.
Leur stature est de demi-coudée sans plus.
4. Copdada, s. f., coudée.
Que cinq copdadas d'aut a de mesura plana
Lo molon de la lenha.
V. de S. Honorat.
Vu que le tas de bois a de mesure unie cinq coudées de haut.
CAT. Colsada.
5. Acoudar, Acoltar, v., accouder, appuyer sur le coude.
Sol que s'apil et s'acolt.
Rambaud d'Orange: Ben s'eschai.
Pourvu qu'il s'appuie et s'accoude.
Part. pas. S'era un de sos decipols acoudatz el sen de Jhesus.
Frag. de trad. de la Passion.
Un de ses disciples s'était accoudé au sein de Jésus.
Una veilla desotz un pin
Que jac e stet acoudada.
Roman de Jaufre, fol. 59.
Une vieille qui fut gisante sous un pin et se tint accoudée.
ANC. FR. Là se cuida et prendre e acoter.
Roman d'Agolant. Bekker, v. 397.
ESP. Acodar (apoyarse en un codo, en los codos).
Codena, s. f., couenne.
Que sia cauterizada la codena entro al os.
Trad. d'Albucasis, fol. 2.
Que la couenne soit cautérisée jusqu'à l'os.
IT. Cotenna. (chap. Cona, pell dura del gorrino, cones; ESP. corteza de cerdo, chicharrón, torrezno.)
Coderc, Conderc, s. m., lat. codetus, pelouse, pâturage communal.
Codeta apellatur ager trans Tiberim, quod in eo virgulta nascuntur ad candarum equinarum similitudinem.
SEXT. POMP. FESTUS, De verb. signif., lib. 3, p. 85.
On trouve dans les preuves de l'histoire de Nîmes, t. III, p. 261:
Ripas ipsius totius plani et pratorum sive codercorum.
Titre de 1438.
Carpentier, t. II, col. 1008, rapporte divers autres titres où on lit:
Codercum commune... portionem pascuorum, communitatum et codercorum, etc.
Aqui viratz donar tant colp aperc
Que tan mil ne caego per lo coderc.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 11.
Là vous verriez donner ouvertement tant de coups, que plusieurs mille en tombent par la pelouse.
E 'ls paucs enfans pasc e coderc.
Rambaud d'Orange: Car douz.
Et nourrit les petits enfants dans le pâturage.
Quan reverdeion li conderc.
Hameus de la Broquerie: Quan.
Quand les pelouses reverdissent.
2. Conderser, s. m., lieux herbeux, herbages, pâturages.
Las maizos, e 'ls condersers, e 'ls esartz, e 'ls gazains, si faits n'avian.
Tit. de 1205. Arch. du Roy., J., 318.
Les maisons et les pâturages, et les défrichements, et les gaignaux, s'ils en avaient faits.
3. Condrech, adj., herbeux, qui est en prairie, en pâturages.
Terras ermas e condrechas.
(chap. Terres ermes y de pastura. S'apareix a conreades. Conreu, llauransa, traballá la terra.)
Tit. de 1244. Arch. du Roy., J., 4.
Terres incultes et en pâturages.
Lo tendrio condreg a lor cost et a lor messio tro a vingt ans.
Tit. de 1277. DOAT, t. LXXXVII, fol. 50.
Le tiendraient en pâturage à leur coût et à leur dépense jusqu'à vingt ans.
Tot entierament erm e condreg.
Tit. de 1276. Arch. du Roy., J., 321.
Tout entièrement désert et herbeux.
4. Condergar, v., faire germer, faire fleurir, épanouir.
Fig. Qu'ops m'es c'amas e conderga
Sens, que no s' escamp ni s derga.
Gavaudan le Vieux: Lo mes.
Qu'il est besoin que j'amasse et fasse germer sens, de manière qu'il ne se répande et ne s'exalte.
- Épanouir.
Greu er qu'en leis conderga
Fis jois ses flama gresesca.
Rambaud d'Orange: Car douz.
Il sera difficile que pure joie fleurisse en elle sans flamme grégeoise.
Codi, s. m., lat. codicem, code.
Per negun codi.
Un troubadour anonyme: Dieus vos salve.
Par nul code.
ANC. CAT. Codi. EST. (chap. códice, código) PORT. Codigo. IT. Codice.
2. Codicil, Codicille, s. m., codicillus, codicille.
Per razon de codicil.
Tit. de 1280. DOAT, t. CLXXIV, fol. 88.
Pour raison de codicille.
La derreirana volontatz, sia testament o sia codicilles.
(chap. La radera voluntat, sigue testamén o sigue codissili.)
Cout. de Gourdon de 1244.
La dernière volonté, soit testament ou soit codicille.
CAT. Codicil. ESP. Codicilo. PORT. IT. Codicillo.
3. Codicillar, v., faire un codicille.
Part. prés. substantiv. Testaire codicillant et present codicillant.
Tit. de 1502. DOAT, t. XLVI, fol. *.
Testateur codicillant... et présent codicillant.
ANC. ESP. Codecillar. IT. Codicillare.
Codoing, s. m., lat. cydoneum malum, coing.
Non pretz vostra menassa, F..., un codoing.
(chap. No valoro la vostra amenassa, Folquet, un codoñ. Codoñs podrits a la punta dels dits. A ginollons cullía codoñs, codoñs cullía a genollons. La Codoñera, comarca del Mesquí, Mezquín.)
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 20.
Folquet, je ne prise votre menace un coing.
CAT. Codony. IT. Cotogna. (ESP. Membrillo)
Codornitz, s. f., lat. coturnix, caille.
De codornitz o calha.
Premier en ela codornitz o callas foro trobadas.
Eluc. de las propr., fol. 144 et 168.
Codorniz ou cailles furent premièrement trouvées en elle.
ESP. Codorniz. (chap. Codorniu, com lo cava, codornius; gualla, gualles, són com les codornius, algo mes menudes, se poden criá en granjes.)
Cofa, s. f., cornette, coiffe.
Que porta cofa cornuda.
G. de Berguedan: Bernart ditz.
- Bonnet, calotte que les chevaliers portaient ordinairement sous le casque.
E feric Olivier un colp desmesurat
C'un cartier de la cofa li abatet el prat.
Roman de Fierabras, v. 1632.
Et il porta à Olivier un coup excessif, tellement qu'il lui abattit sur le pré un quartier de la coiffe.
Capels, cofas et elms agutz.
R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.
Chapeaux, calottes et casques pointus.
ANC. FR. Il lavoit ses mains et sa bouche, et ostoit son chaperon et sa coife... Nule foiz au jour de vendredi il ne muoit coife.
V. de S. Louis, p. 314 et 369.
Dou branc d'acier...
Tranche la coife et la ventaille.
R. d'Atys et de Profilas, Gloss. sur Joinville.
CAT. ESP. (chao.) Cofia. PORT. Coifa. IT. Cuffia.
Cofin, s. m., lat. cophinus, panier, corbeille.
Culhiron XII cofins plens.
(chap. Van cullí dotse covecs plens. Cabás, cabassos: capazo.)
Trad. du Nouv. Test. S. Jean, ch. 5.
Ils ramassèrent douze corbeilles pleines.
ANC. FR. Coffin porter e le cabas.
Eustache Deschamps, p. 134.
CAT. Cofí. ESP. Cofín (capazo de mimbre). IT. Cofano. (chap. Cóvec; lo cofí, cofins per a apretá a una prensa se fa de la mateixa materia, lo vime, vímec.)
Cofre, s. m., coffre, corbeille.
Mantenent venc al monestier;
Non atent cofres ni saumier.
V. de S. Honorat.
Vint de suite au monastère; il n'attend coffres ni bête de somme.
Trenta cofres totz ples de flors.
Un troubadour anonyme: Senior vos que.
Trente corbeilles toutes pleines de fleurs.
CAT. ESP. PORT. Cofre. IT. Cofana.
Cogitar, v., lat. cogitare, penser, concevoir.
Non es lenga que comtar ho pogues ni dir, ni cor d'ome pessar ni cogitar.
Philomena.
Il n'est pas langue qui pût le conter et dire, ni coeur d'homme penser et concevoir.
Que m perdon mos peccatz
Que ai pessan cogitatz.
Le frère mineur moine de Foissan: Cor ay.
Qu'il me pardonne mes péchés que j'ai conçus en pensant.
Una nueyt laqualh me cogitava de la sagrassio. Philomena.
Une nuit que je pensais à la consécration.
ANC. FR. Il est bon à chacun de cogiter la chose, avant qu'elle se die.
Roman français de Fierabras.
ANC. CAT. ANC. ESP. Cogitar. IT. Cogitare. (chap. Pensá, cavilá.)
2. Cogitatio, s. f., lat. cogitatio, pensée.
Totas sas cogitacios. Brev. d'amor, fol. 65.
Toutes ses pensées.
No laisar en ton cor creisser malas cogitations... Contrasta a
la cogitatio del pechat. Trad. de Bède, fol. 60.
Ne laisse croître en ton coeur mauvaises pensées... Résiste à la pensée du péché.
ANC. CAT. Cogitació. ANC. ESP. Cogitacion (se encontrará sin tilde en la mayoría de los casos). IT. Cogitazione.
3. Cuidar, Cuiar, v., lat. cogitar, croire, penser, imaginer, projeter.
No cuid qu'e Roma om de so saber fos.
Poëme sur Boèce.
Je ne crois pas qu'il fût dans Rome homme de son savoir.
Senher, e doncs cuiatz qu'ie us am per fort?
Aimeri de Peguilain: Domna per vos.
Seigneur, et vous pensez donc que je vous aime très fort?
Dona, que cuidatz faire
De mi, qui vos am tan?
B. de Ventadour: Quan la doss' aura.
Dame, que pensez-vous faire de moi, qui vous aime tant?
Pero no s cug, si be m soi irascutz...
Ja 'l diga ren que sia outra mesura.
Folquet de Marseille: Sitot me soi.
Pourtant qu'elle ne s'imagine pas, bien que je sois irrité... que je lui dise jamais rien qui soit outre mesure.
- Faillir à.
El papaguai cuget morir,
Tal paor ac de son senhor.
Arnaud de Carcasses: Dins un vergier.
Le perroquet faillit à mourir, telle peur il eut de son seigneur.
Cuget issir de son sen. V. et Vert., fol. 75.
Il faillit à sortir de son sens.
Part. prés. Cuian, cuiaires prims premiers.
G. Adhemar: Comensamen.
Pensant, rêveur tout d'abord.
ANC. FR. Et j'en cuit bien venir à chief.
Fabl. et cont. anc., t. 1, p. 180.
Li preis fu si plains de rousée
Ke tute est la suris moiliée,
Dunc cuida bien estre noiée.
Marie de France, t. II, p. 71 et 72.
La terre aver tute kuidoent.
Roman de Rou, v. 6269.
ESP. PORT. Cuidar. ANC. IT. Coitare.
M. de La Ravallière, dans son Glossaire sur le roi de Navarre, a
dérivé ce mot du latin credere, au lieu de le dériver de cogitare; il s'étonne de ce que les trouvères ne lui ont pas donné un sens aussi étendu qu'au mot français croire; il a raison de dire que cuider
signifie penser, présumer, soupçonner, avoir doute, mais c'est parce qu'il vient de cogitare.
4. Cug, Cut, Cuit, s. m., idée, pensée, réflexion, doute.
Don anc failhi en cutz ni en pensatz.
A. Brancaleon: Pessius pessans.
Dont oncques je faillis en idée et en pensée.
Aissi m sui, ses totz cutz,
De cor a vos rendutz.
G. de Cabestaing: Lo dous.
Ainsi je me suis rendu à vous de coeur, sans aucune réflexion.
ESP. Cuidado. PORT. Cuido, cuidado. ANC. IT. Coto.
5. Cuida, Cuia, Cuda, s. f, pensée, idée, conjecture.
Doas cuidas ai, compaingnier,
Que m donon joi e destorbier:
Per la bona cuia m'esgau.
Marcabrus: Doas cuidas.
Compagnon, j'ai deux pensées qui me donnent joie et trouble: par la bonne pensée je me réjouis.
Ieu non o sai mas per cuda.
B. de Ventadour: Ai! quantas.
Je ne le sais que par conjecture.
ANC. ESP. Cuida.
6. Cugei, s. m., présomption, pensée.
Mo cugei conosc.
Cadenet: Ab leyal.
Je connais ma présomption.
7. Cuiamen, s. m., avis, pensée, croyance.
Al cuiamen de me,
Mout mi ten car amors.
Giraud de Borneil: Un sonet.
A mon avis, l'amour me tient cher.
8. Cuiaire, Cugiaire, s. m., penseur, rêveur, présomptueux.
Cuian, cuiaires.
G. Adhemar: Comensamen.
Pensant, rêveur.
Can s'aizina 'l cugiaire.
Pierre d'Auvergne: Gent es.
Quand le présomptueux se donne l'air avantageux.
ANC. FR. Elle disoit que grand cuideur
Estoit de trop plaisir avoir.
Œuvres d'Alain Chartier, p. 701.
ANC. ESP. Cuidador.
9. Cuiairitz, s. f., rêveuse, présomptueuse.
Adjectiv. En nul non trob una corau,
D'aquestas amors cuiairitz.
Marcabrus: Doas cuidas.
De ces amours présomptueuses je n'en trouve pas une de cordiale dans aucun.
10. Acuidamen, s. m., idée, pensée, réflexion.
Gran mal m'a fait l'acuidamens primers.
Peyrols: Mot m'entremis.
La première idée m'a fait grand mal.
ANC. ESP. Acuitamiento.
11. Sobrecuiar, v., être présomptueux.
Part. pas.
Totz hom orgolhos es ayssi sobrecuiatz. V. et Vert., fol. 8.
Tout homme orgueilleux est ainsi présomptueux.
ANC. FR. Tant la treuve orguilleuse et fière,
Et sorcuidée et bobancière.
Roman de la Rose, v. 8624.
12. Sobrecuiament, s. m., présomption.
Sobrecuiament, cant hom es aissi sobrecuiatz, que cuia plus valer e
saber e poder que los autres. V. et Vert., fol. 8.
Présomption, quand l'homme est ainsi présomptueux, qu'il croit plus valoir et savoir et pouvoir que les autres.
13. Trascuiar, v., être plein d'assurance, être téméraire.
Part. pas.
De tot es trascuiatz, vai s'en a la marina.
V. de S. Honorat.
Il est entièrement plein d'assurance, il s'en va à la mer.
14. Descuidar, v., décroire, négliger, dédaigner.
Albert, man fin leial aman
N'an fai per descuidar clamor.
T. d'Albert Marquis et de G. Faidit: Gaucelm.
Albert, maints délicats loyaux amants en ont fait clameur pour négliger.
E no cresatz qu'ieu descut
Aquo qu'auran vist mey huelh.
H. de S.-Cyr: Nulha res.
Et ne croyez que je décroie ce que mes yeux auront vu.
Artus, ja no t'azirar
Qui t laidis ni t descucha.
Le Dauphin d'Auvergne: Joglaretz.
Artus, ne t'irrite jamais de qui que ce soit qui t'injurie ni te dédaigne.
CAT. Descuydar. ESP. PORT. Descuidar. (chap. descuidá: descuido, descuides, descuide, descuidem o descuidam, descuidéu o descuidáu, descuiden.)
15. Ultracuidar, Oltracuidar, v., extravaguer, outrecuider.
Quar cyl m'a fagh oltracuidar
C'anc no m vol amic apellar.
Giraud de Borneil: Est sonet.
Car celle-là m'a fait extravaguer, vu que oncques elle ne me veut appeler ami.
Part. prés. E volc volar al cel, outracuidans.
Richard de Barbezieux: Atressi cum l'olifant (l'olifans).
Et outrecuidant, voulut voler au ciel.
Part. pas.
Doncs ben fis ieu ultracuiat folatge,
Quan percassiei ma mort e mon dampnatge.
G. Faidit: Tant ai suffert.
Donc je fis bien extravagante folie, quand je cherchai ma mort et mon dommage.
Pus beutatz fa 'ls senatz outracuiatz.
P. Vidal: Tan me platz.
Puisque la beauté rend les plus sensés extravagants.
ANC. FR. Que sa biautez me fist outrequidier.
Le Roi de Navarre, chans. 8.
16. Outracug, s. m., outrecuidance, extravagance.
Que per outracug es peritz.
Marcabrus: Pus mos coratges.
Qu'il est péri par outrecuidance.
17. Outracuidamen, Outracuiamen, s. m., outrecuidance, extravagance.
No m sia dan,
S'ieu ai dig outracuidamen.
Giraud de Calanson: Bel semblan.
Ne me soit dommage, si j'ai dit extravagance.
Qui vai vanan
Per outracuiamen.
CADENET: Pos jois.
Qui va se vantant par outrecuidance.
18. Outrecuiador, s. m., dévergondé, arrogant.
Outrecuiadors que non prezon penitentia.
Revel. de las penas dels yferns.
Dévergondés qui ne prisent la pénitence.
ANC. FR. Qui de peines vengeresses
Punit les outrecuideurs.
Remi Belleau, t. II, p. 55.
Cogombre, s. m., lat. cucumis, concombre.
Ha frug redon cum cogombre.
Cogombre freg es; laxa lo ventre.
Eluc. de las propr., fol. 204 et 205.
Il a le fruit rond comme concombre.
Concombre est froid; il relâche le ventre.
IT. Cocomero. (chap. cogombro, cogombros, pepino, pepinos.
ESP. Pepino, pepinos.)
Cogonot, s. m., cagnard.
Qu'el cofundra coartz e cogonotz.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 34.
Qu'il confondra les lâches et les cagnards.
Cogot, s. m., nuque, chignon.
Avantal solon apelar
Li Frances, cais per desnot,
So que nos apelam cogot.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Les Français ont coutume d'appeler avantal, quasi par antiphrase, ce que nous appelons chignon.
Venc un cairel de vays la ciutat, e feric lo patriarcha de Jerusalem per l'uelh dregt, aissi que per lo cogot li va ixir. Philomena.
Vint un trait de vers la cité, et frappa le patriarche de Jérusalem par l'oeil droit, de sorte qu'il lui va sortir par la nuque.
Am cauteri en meieg loc del cap... et am cauteri en coguot.
Trad. d'Albucasis, fol. 3.
Avec cautère au milieu de la tête... et avec cautère au chignon.
CAT. Cogot. ESP. PORT. Cogote (nuca). (chap. clatell, nuca.)
Cogul, s. m., lat. cucullus, coucou.
Cum appar del cant del cogul.
Eluc. de las propr., fol. 281.
Comme il paraît par le chant du coucou.
Qui amor sec per tal libre,
Cogul tenga per colomba.
A. Daniel: Lanquan.
Qui suit l'amour par tel livre, tienne coucou pour colombe.
E semblon lo cogul, que no sab cantar mays de se.
V. et Vert., fol. 23.
Et ils ressemblent au coucou, qui ne sait chanter excepté de soi.
Fig. - Cocu.
Ans o fe per so mal talent,
A lei de fol e de cogul.
G. de Berguedan: Mal o fe.
Mais par son mauvais désir, il lo fit à la manière de fou et de cocu.
CAT. Cugul. EST. Cuchillo (cuco; chap. cucuc, com lo so que fa).
PORT. Cuco. IT. Cuculo.
2. Cogotz, Coguos, s. m., cocu.
A dreg son coguos e sufren
Selhs qui plus s'en fan veziat.
Deudes de Prades: No m puesc.
Avec justice sont cocus et souffrants ceux qui s'en font les plus rusés.
Que coguos en seretz ses falha.
R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.
Que vous en serez cocu sans faute.
ANC. CAT. Cugus.
3. Coutz, s. m., cocu, cornard.
Guay er vezem un vilas coutz manens.
G. Anelier de Toulouse: El non de Dieu.
Maintenant nous voyons gai un vilain cocu riche.
E paratges que chai jos,
E vilas coutz son prezat.
G. Anelier de Toulouse: Ara farai.
Et la dignité qui tombe à bas, et les vilains cornards sont prisés.
ANC. FR. Maus feus e male flambe m'arde,
Se je estoie come vous,
Se je ne le fesoie cous.
Fabl. et cont. anc., t. III, p. 297.
Sui-ge mis en la confrairie
Saint Ernol, le seignor des cous?
Roman de la Rose, v. 9169.
Qu'ele m'aime mil tans que vous;
Jou di que de li estes cous.
Roman du comte de Poitiers, v. 232.
4. Cocuda, s. f., cocue, cornarde.
Ab cor cau, flac, com cocuda.
H. de S. Cyr: Tant es de.
Avec un coeur vide, mou, comme une cocue.
5. Cocuc, s. m., cocu, onomatopée qui exprime le chant du coucou.
E cogul de cocuc deshen. Leys d'amors, fol. 132.
Et coucou descend de cocuc.
6. Cogossia, s. f., cocuage.
Pus la cogossia s'espan,
E l'us cogos l'autre non blan.
Marcabrus: Pus s' enfulheysson.
Puisque le cocuage s'étend, et qu'un cocu ne flatte pas l'autre.
Fig: Si tost no 'l vest capel de cogosia.
Un troubadour anonyme: Amics privatz.
Si bientôt ne lui revêt chapeau de cocuage.
7. Escogossar, v., cocufier.
Mort agratz sel qu'els maritz escogossa.
G. de Berguedan: Amicx.
Vous auriez tué celui qui cocufie les maris.
Tuit l'abandoneron per so que tuich los escogosset o de las moillers o de las fillas o de las serors.
V. de Guillaume de Berguedan.
Tous l'abandonnèrent parce qu'il les cocufia tous ou des femmes, ou des filles ou des soeurs.
Part. pas. substantiv. Ebriaicx et escogossatz.
B. de Ventadour: Pus mos.
Ivrognes et cocufiés.
Cogula, s. f., lat. cucullus, capuchon, capuce.
Monegues cogulas vestens...
(chap. Monjos vestín cogulles; cogulla.)
Sus la cogula avia mantel. V. de S. Honorat.
Moines revêtant les capuchons...
Il avait un manteau sur le capuce.
Deia aondar a cascun fraire una gonela e I cogula. (N. E. gonella)
Trad. de la reg. de S. Benoît, fol. 27.
Il doit fournir à chaque frère une robe et un capuce.
CAT. Cugulla. Esp. Cogulla. PORT. Cogula. IT. Cucullo.
Coia, s. f., cucurbita, citrouille, courge.
Coia salvagga que si exten per terra et a frug redon.
(chap. Carbassa salvache, borda, que se escampe, estén, per enterra y té lo fruit redó.)
Coia bulhida es vianda et medecina.
Eluc. de las propr., fol. 204 et 205.
Citrouille sauvage qui s'étend sur terre et a fruit rond.
Courge bouillie est nourriture et médecine.
Oli de semensa de coia.
(chap. Oli de llaó de carbassa.)
Trad. d'Albucasis, fol. 55.
Huile de semence de courge.
Coll, s. m., testicule, génitoire.
Voyez Leibnitz, p. 105.
E 'ls coilz al cul penduz.
(chap. Y los collons al cul penjats.)
Palais: Mot m'enoia.
Et les testicules pendus au cul.
2. Colho, s. m., génitoire, testicule.
Si hom avia menhs los pes... o 'ls colhos o 'l membre... hom poiria vieure. Liv. de Sydrac, fol. 60.
Si on avait les pieds de moins... ou les testicules, ou le membre... on pourrait vivre.
Loc. fig. Que non a coillos en la pel.
(chap. Que no té collons a la pell.)
G. de Berguedan: Mal o fe.
Qu'il n'a pas génitoires en la peau.
IT. Coglione.
3. Colha, s. f., couille.
Fa solver las pieras en la colha e purga l'arena. (pieras: peiras, peyras)
Trad. du Lapidaire de Marbode.
Fait dissoudre les pierres dans la couille et purge le gravier.
Colhus, adj., couillu, qui n'est pas châtré.
De tot moton vistournat o colhus.
Ord. des R. de Fr., 1461, t. XV, p. 415.
De tout mouton coupé ou couillu.
ANC. FR. Un mouton, cornut u coillut.
Tit. de 1265. Carpentier, t. 1, col. 1018.
Coillir, Cuelhir, Culhir, v., lat. colligere, cueillir, recueillir, récolter,
admettre.
… Pus N Adam culhic del fust
Lo pom.
(chap. Después que Adán va cullí del abre – fusta, pomera - la poma.)
G. de Cabestaing: Ar vei qu'em.
Depuis qu'Adam cueillit la pomme de l'arbre.
Aissi cum coill totas aiguas la mars.
P. Rogiers: Ja n'er credut.
Ainsi comme la mer recueille toutes les eaux.
Per totas las alberguas son li grayle sonat;
Doncx culiron los traps et an l'arnes trosat.
Roman de Fierabras, v. 3884.
Les clairons sont sonnés dans tous les quartiers; alors ils ramassèrent les tentes et ils ont troussé le harnois.
Fig. Cuelhon
Man blasme, manta grieu colada.
R. Vidal de Bezaudun: En aquel temps.
Ils recueillent maint blâme, mainte rude gourmade.
Tal paor ai plazer no m cuelha.
G. Hugues d'Albi: Quan lo braus.
Telle peur j'ai que je ne recueille pas de plaisir.
Quar si dins Acre s culhis.
Le moine de Montaudon: L'autr'ier fui.
Car s'il est admis dans Acre.
Prov. Qui vol cuillir avena,
Primieiramen la semena.
(chap. Qui vol cullí avena primeramén, primé, la sembre. Sembrá: seminare: sembro, sembres, sembre, sembrem o sembram, sembréu o sembráu, sembren.)
P. Cardinal: Jhesum Crist.
Qui veut récolter avoine, la sème premièrement.
Fig. et prov. Qui gaug semena, plazer cuelh.
(chap. Qui goch sembre, plaé cull.)
A. Daniel: Ab plazer.
Qui sème joie, recueille plaisir.
Substantiv. Per qu'om d'el culhir no s fenha.
P. Cardinal: Dels quatre.
C'est pourquoi qu'on ne se néglige pas de le cueillir.
ANC. FR. Et que est-ce, fet-ele, sire,
Avez me vos coilli en ire?
Roman du Renart, t. II, p. 105.
CAT. Cullir. ESP. Coger (recoger, recolectar). PORT. Colher. IT. Cogliere.
2. Culhida, s. f., collecte, récolte.
Mas de las culhidas lasquals son fachas.
(chap. Pero de les cullites - cullides - les cuals son fetes. La cullida, cullita.)
Trad. de l' Ép. de S. Paul aux Corinthiens.
Mais des collectes lesquelles sont faites.
CAT. Cullita. ANC. ESP. Cogida (cosecha, recogida, recolecta). PORT. Colheita (N. E. muy famosa la palabra en los vinos de Porto, Oporto.).
IT. Colletta.
3. Culhidura, s. f., cueillette.
Pague per raso de deme e de portaduras e de culhiduras la tretzena saumada de la vendemia. (chap. vrema, verema; ESP. vendimia.)
Tit. de 1274. DOAT, t. LXXXIX, fol. 69.
Qu'il paye pour raison de dîme et de transports et de cueillettes la treizième charge de la vendange.
ESP. Cogedura.
4. Culhidor, s. m., cueilleur, qui cueille.
Els culhidors sian d'aital valensa
Qu'en pueg ni en pla, en selva ni en boysso,
No laisson flor.
P. Sauvage: Senher.
Que les cueilleurs soient de telle ardeur qu'en montagne (puy) ni en plaine, en bois ni en buisson, ils ne laissent fleur.
On mays y a de culhidors,
Mais i creisson fuelhas e flors.
Brev. d'amor, fol. 4.
Où plus il y a de cueilleurs, plus y croissent feuilles et fleurs.
(chap. cullidó, cullidós, cullidora, cullidores. v. cullí: cullgo, cullixco, cullixgo; tú culls, cullixes; cull, cullix; cullim, culliu; cullixen, cullen.)
Adj. - Récoltable. (chap. está cullidó: se pot cullí.)
Son comunamen tug li blatz...
Sec, madur e culhidor.
Brev. d'amor, fol. 47.
Sont communément tous les blés... secs, mûrs et récoltables.
ANC. FR. Le Fevre cuelieur ou receveur du paage... de Borges cueilleteur d'icelle taille.
Tit. de 1391. Carpentier, t. 1, col. 1024.
CAT. Cullidor. ESP. Cogedor (recolector, cosechador). PORT. Colhedor.
IT. Coglitore.
5. Culhier, Cuiller, Cuillier, s. m., cuiller. (chap. cullera, culleres)
Un culhier d'argent que valia grans deniers. V. de S. Honorat.
Une cuiller d'argent qui valait beaucoup de deniers.
De mel hi aia un plen cuiller.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Qu'il y ait une pleine cuiller de miel.
ANC. FR. Ung tel ne queroit qu'une telle,
Velà à tel pot tel culier.
Coquillart, p. 73.
CAT. Culler. ESP. Cuchara. PORT. Colher. IT. Cucchiajo.
6. Cuillairet, s. m., petite cuillerée.
Puis ne daretz un cuillairet.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Puis vous en donnerez une petite cuillerée.
ESP. Cucharada (cucharadita). PORT. Colherada. IT. Cucchiaiata.
(chap. culleradeta, culleradetes; diminutiu de cullerada, cullerades.)
7. Acuelhir, Aculhir, v., accueillir, rassembler.
Car, atressi cum bon senhor acuelh
Son ligge ser, mi devetz aculhir.
Arnaud de Marueil: Us jois d'amor.
Car, vous devez m'accueillir ainsi qu'un bon seigneur accueille son serviteur lige.
Fig. Au de cor mos precs e 'ls acuelh.
B. de Ventadour: Quan par la.
Elle entend de coeur mes prières et les accueille.
V cen cavayers foro de bona gent armada,
Lors saumiers aculhiro, van s'en per mieg la prada.
Roman de Fierabras, v. 3988.
Ils furent cinq cents cavaliers de bonne gent armée, ils rassemblèrent leurs bêtes de somme, ils s'en vont parmi la prairie.
ANC. FR.
Congié prent de la vielle, s'acueillent lor errer.
Roman de Berte, p. 32.
CAT. Acullir. ESP. Coger (acoger). IT. Accogliere. (chap. ressibí, acullí: acullixco, acullixgo, acullixes, acullix, acullim, aculliu, acullixen)
8. Acuelh, s. m., accueil, réception.
Non cre qu'en pla ni en montanha,
Trobes hueimais qui us sia de mal acuelh.
P. Vidal: Quor qu'om.
Je ne crois pas qu'en plaine ni en montagne, je trouvasse jamais personne qui vous soit de mauvais accueil.
9. Aculhimen, Accoillimen, s. m., accueil, réception.
S'ieu de lieys perdia 'l guay solatz
Ni 'l gap ni'l ris ni 'l bel aculhimen.
E. Cairel: Mout mi platz.
Si je perdais d'elle la joyeuse conversation et la plaisanterie et les ris et le bel accueil.
L' accoillimen qu'ela li fez dins son repaire.
V. de Bertrand de Born.
L'accueil qu'elle lui fit dans sa demeure.
CAT. Acullimen (aculliment). ESP. Acogimiento. IT. Accoglimento. (chap. ressibimén, acullimén)
10. Concuelhir, Concuillir, v., recueillir.
Per dolsor espirital tota si concuilla dins se.
Trad. de Bède, fol. 12.
Que, par douceur spirituelle, elle se recueille tout en soi.
ANC. FR.
Qui l'ont, de lieus en lieus, çà et là conqueilli.
Roman de Berte, p. 2.
11. Desacoillir, Desacuoillir, Desacuellir, v., rejeter, rebuter, désappointer.
So que dis qu'a fait alhors
Creza, sitot no lo jura,
E so qu'en vi dezacuelha.
P. Rogiers: Al pareissen.
Qu'il croie, quoiqu'elle ne le jure, ce qu'elle dit qu'elle a fait ailleurs, et qu'il rejette ce qu'il en vit.
Mas ma donna me dezacuelh. P. Vidal: En una.
Mais ma dame me rebute.
Ai pessamen d'amor que m desacuoill.
G. Adhemar: El temps d'estiu.
J'ai une pensée d'amour qui me désappointe.
Aissi no sai cosselh a que m remanha,
Qu'autra no m platz et ilh mi dezacuelh.
Pons de Capdueil: Leials amicx.
Ainsi je ne sais conseil à quoi je me fixe, vu qu'une autre ne me plaît et qu'elle me rebute.
12. Recoillir, Recuelhir, Reculhir, v., recueillir, récolter, accueillir.
En semenar o en reculhir los frugz.
Trad. du Code de Justinien, fol. 18.
A semer ou à récolter les fruits.
Fig. El fes de se nau per nos reculhir.
P. Cardinal: Tot atressi.
Il fit de lui navire pour nous recueillir.
Que plors non semen' e dols non recueilla.
B. Calvo: S'ieu ai.
Que je ne sème pleurs et ne recueille afflictions.
E los Frances los an am los brans reculis.
Roman de Fierabras, v. 338.
Et les Français les ont accueillis avec les glaives.
- Donner l'hospitalité, recevoir.
Peyre los reculhit en son ostal.
(chap. Pere los va ressibí a son hostal.)
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 10.
Pierre les reçut en sa maison.
Proverb. Qui bon frug vol reculhir, be semena.
(chap. Qui vol fruit vol cullí, be sembre.)
Serveri de Girone: Qui bon frug.
Qui veut recueillir bon fruit, sème bien.
CAT. Recullir. ESP. Recoger. PORT. Recolher. IT. Raccogliere (s. f. raccolta). (chap. Arrepetá, arreplegá, cullí.)
Coinassa, s. f., du lat. cuneus, cognée.
Pueis a una coinassa presa
E dona sus a brassa reza,
Tant tro que l'a tot peceiat.
Roman de Jaufre, fol. 48.
Puis il a pris une cognée et il donne dessus à brassée roide, jusqu'à ce qu'il l'a tout brisé.
Coire, s. m., lat. cuprum, cuivre.
Coyre, apte es per far trompas et campanas per razo de sa sonoritat.
Eluc. de las propr., fol. 187.
Le cuivre est propre à faire trompettes et cloches à raison de sa sonorité.
Limadura de coire.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Limure de cuivre.
Metia l'om davan en vas de coire.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 109.
On le mettait devant en vase de cuivre.
Proverb. Coyre per aur e veissigas per lanternas.
V. et Vert., fol. 29.
Cuivre pour or et vessies pour lanternes.
ESP. PORT. (chap.) Cobre.
Coissi, Coysin, s. m., coussin.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Es cum un coyssin per repaus.
Eluc. de las propr., fol. 64.
Est comme un coussin pour repos.
Fig. Ieu sai jogar sobre coysi.
Le comte de Poitiers: Ben vuelh.
Je sais jouer sur coussin.
Q'el faissa coisin de son bratz.
Un troubadour anonyme: Senior vos que.
Qu'il fasse coussin de son bras.
Proverb.
Prop a guerra qui l'a al mieich del sol;
E pus prop l'a qui l'a sotz son coissi.
P. Cardinal: Prop a guerra.
Proche a la guerre qui l'a au milieu du sol, et l'a plus proche qui l'a sous son coussin.
ANC. FR. Que nul ne face coisin qui ne soit d'aussi bonne farce comme la couste.
Ord. des R. de Fr., 1372, t. V, p. 548.
Lors en moilliant de larmes mon coissin.
Charles d'Orléans, p. 225.
CAT. Coxí. ESP. Coxin (cojín). PORT. Coxim. IT. Cuscino. (chap. cuixí, coixí)
2. Couser, Cosser, s. m., coussin, chevet.
Un leit bastit
De cousers et de cobertos.
Roman de Jaufre, fol. 42.
Un lit bâti de coussins et de couvertures.
Jairetz en lensols blezitz
E en cossers desonradas.
Folquet de Lunel: E non del.
Vous coucherez déshonorées en linceuls usés et sur coussins.
Coit, s. m., lat. coitus, coït, accouplement.
Perque la bestia desira coit. Trad. d'Albucasis, fol. 35.
C'est pourquoi la bête désire le coït.
ESP. PORT. IT. Coito.
Col, s. m., lat. collum, col, cou.
Mas mas junhas, col liguat e 'l cor pres.
G. Faidit: Trop malamen.
Mes mains jointes, le col lié et le coeur pris.
Liat pel col ab un cordo.
(chap. Lligat pel coll en un cordó.)
G. de Berguedan: Lai on.
Lié par le cou avec un cordon.
Fig. Entro al col de la vessia.
Trad. d'Albucasis, fol 31.
Jusqu'au col de la vessie.
- Collier.
Que s'avia col de fer o d'acier.
P. Vidal: Drogoman.
Que s'il avait collier de fer ou d'acier.
- Accolade, caresse.
Era m faran colh e cais.
P. de Bussignac: Sirventes e chansos.
Maintenant me feront accolade et caresse.
Loc. Un an avetz portat lo bratz al col.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 103.
Un an vous avez porté le bras au col.
El pot be trabuchar e rompre son col.
Liv. de Sydrac, fol. 44.
Il peut bien trébucher et rompre son col.
CAT. (chap.) Coll. ESP. Cuello. PORT. Col. IT. Collo.
2. Colar, s. m., lat. collare, collier.
E fui nafratz ab lansa pel colar.
Rambaud de Vaqueiras: Honrat marques.
Et je fus blessé avec lance à travers le collier.
CAT. ESP. Collar. PORT. Colare. IT. Collare. (chap. collá, collás, collera, part de la armadura que protegix lo coll; tamé indumentaria de les besties de cárrega.)
3. Colada, s. f, coup, tape, gourmade.
An mort domney, perque s cuelhon
Man blasme, manta grieu colada.
R. Vidal de Bezaudun: En aquel.
Ils ont tué courtoisie, c'est pourquoi ils recueillent maint blâme et mainte rude gourmade.
E dero li de grans coladas
Sus el col e gran gautadas. (chap. galtades, de galtada)
Brev. d'amor, fol. 163.
Et lui donnèrent de grandes tapes sur le cou et de grands soufflets.
ANC. FR. Et si reçoif mainte colée
Souvent de coutel et d'espée.
Fabl. et cont. anc., t. III, p. 58.
Si se donnent moult grans colées,
Qui de lor escus font astieles.
Marie de France, t. I, p. 576.
4. Coliers, s. m., portefaix.
Portatz est carbo, siatz coliers.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 87.
Portez ce charbon, soyez portefaix.
Qu'ilh m'a cargat plus forment d'un collier,
Mas lo sieus fays no m peza un boto.
(chap. Que ella m'ha carregat mes fortmén que a un portafeixos, pero lo seu feix, fardell, no me pese un botó.)
Guillaume de Saint-Didier: Pus fin' amors.
Qu'elle m'a chargé plus fortement qu'un portefaix, mais le sien fardeau ne me pèse un bouton.
Neguns colliers ni home que porte a col no pagua res.
Tit. de 1283. DOAT, t. CLXXVI, fol. 192.
Aucun portefaix ni homme qui porte sur le cou ne paye rien.
5. Colar, v., embrasser, accueillir.
E m' acuelh e m col.
G. Pierre de Cahors: Aras pus.
Et elle m'accueille et m'embrasse.
Sofrens es selh que col
So qu'en cor no vol.
Nat de Mons: Sitot non.
Souffrant est celui qui accueille ce qu'en coeur il ne veut.
6. Colladeiar, v., souffleter, tourmenter.
Es donat a mi angel de Sathanas que me colladeia.
Trad. de la 2e Épître de S. Paul aux Corinthiens.
Un envoyé de Satan m'est donné qui me soufflette.
Car cals gloria es, si peccant e colladeiant sufres?
Trad. de la 1re Épître de S. Pierre.
Car quelle gloire est-ce, si vous souffrez en péchant et en tourmentant?
7. Acolar, v., embrasser, accoler.
Perqu'ieu la dupt' e l' acol.
G. Pierre de Cahors: Eras pus.
C'est pourquoi je la redoute et je l'embrasse.
Adoncs la bais e l'acol.
G. Rudel: Quan lo rius.
Alors je la baise et l'accole.
Ac an mantel acolat
D'escarlata ab pel d'ermini.
Roman de Jaufre, fol. 56.
Eut accolé un manteau d'écarlate avec fourrure d'hermine.
ANC. FR. Symons en fu de joie baisiés et acolés.
Roman de Berte, p. 164.
IT. Accollare.
8. Degolatio, s. f., décollation.
La degolatio de san Johan Batista.
(chap: La degollassió de San Juan Bautista. Degollá: tallá lo coll, tamé en redó.)
Brev. d'amor, fol. 157.
La décollation de saint Jean-Baptiste.
ANC. CAT. Decollació. ESP. Degollación. PORT. Degollação. IT. Decollazione. (chap. degollassió, v. degollá: degollo, degolles, degolle, degollem o degollam, degolléu o degolláu, degollen.)
9. Escolar, v., décolleter. (chap. escotá, s. m. escote; escotat, escotats, escotada, escotades.)
Part. pas. E porton per gran malvastat
Lo vestimen for escolat.
Brev. d'amor, fol. 130.
Et portent par grande méchanceté leur vêtement fort décolleté.
10. Escolatar, v., décolleter.
Part. pas. Fort escolatadas a guisa de femnas.
Perilhos, Voy. au Purgatoire de S. Patrice.
Fort décolletées à guise de femmes.
11. Percolar, v., embrasser, accoler, presser.
Mai en guerra
Met sa terra
Sel qui las percola.
Gavaudan le Vieux: Eras quan.
Mais en guerre met sa terre celui qui les embrasse.
Qu'abratz e percol e maney.
Garins le Brun: Nueg e jorn.
Que j'embrasse et presse et manie.
Colar, v., lat. colare, couler, faire couler.
Faretz essemps boillir
E puis colar e refrezir...
Per un bel drap la colatz.
(chap. Faréu tot jun bullí, y después colá y arrefredá, per un drap majo la coléu.)
Deudes de Prades, Auz. cass.
Vous ferez ensemble bouillir et puis couler et refroidir... coulez-la à travers un beau linge.
Fig. Lo mortal vere,
Roma, del cor vos cola
Don li pietz son ple.
G. Figueiras: Sirventes vuelh.
Rome, il vous coule du coeur le mortel venin dont les poitrines sont pleines.
- Glisser, s'écouler.
Que l'elme del paya a trastot detrencat
Qu'entro sus a la sela en a son bran colat.
Roman de Fierabras, v. 2289.
Qu'il a fendu entièrement le heaume du payen, de manière que son glaive en a glissé jusqu'à la selle.
Fig. Ar collan baro e teno lor cami.
(chap. Ara colen los barons y tenen lo seu camí.)
V. de S. Honorat.
Maintenant les barons s'écoulent et tiennent leur chemin.
CAT. ESP. Colar. PORT. Coar. IT. Colare. (chap. colá: colo, coles, cole, colem o colam, coléu o coláu, colen. Cola, fuch, uspen!)
2. Coladitz, adj., coulant, doux, doucereux.
Que ab cansos messongieras et ab mots coladitz.
Guillaume de Tudela.
Qui avec des chansons mensongères et avec des mots doucereux.
3. Colatiu, adj., qui aide à couler.
- Arena ha virtut colativa, cum ayga per ela colada sia plus dossa e pura.
Eluc. de las propr., fol. 183.
Le sable a vertu qui aide à couler, de manière que l'eau coulée à travers lui soit plus douce et pure.
4. Colament, s. m., coulement.
El sieu colament qui es urina per las vias urinals ves la vessica destinesso. Eluc. de las propr., fol. 57.
Et dirigeassent vers la vessie, par les voies urinaires, son coulement qui est urine.
CAT. Colament. IT. Colamento. (chap. colamén, colamens.)
5. Escoloriar, v., glisser, ramper, s'insinuer.
Part. prés. El intra escoloriant dedins lo cor.
Trad. de Bède, fol. 81.
Il entre glissant dans le coeur.
6. Escoloriables, adj., glissant, rampant, insinuant.
Diables es escoloriables serpent et si, al comensament, non li contrastam, el intra escoloriant dedins lo cor.
Trad. de Bède, fol. 81.
Diable est insinuant serpent, et si, au commencement, nous ne lui faisons résistance, il entre glissant dans le coeur.
Colera, Colra, s. f., lat. cholera, bile, flegme.
Adonc la colera coromp
Tot lo fege.
(chap. Entonses la bilis (cólera, flema) corrom o corromp tot lo feche.)
Deudes de Prades, Auz. cass.
Alors la bile corrompt tout le foie.
Las colras la fan trebalhar. V. de S. Honorat.
Les flegmes la font souffrir.
CAT. ESP. (cólera; bilis, flema) PORT. Colera. IT. Collera.
2. Colretz, s. f., flegme, bile.
Per la forssa de las colretz jaunas que solevo las autras colretz del cors.
Liv. de Sydrac, fol. 79.
Par la force des flegmes jaunes qui soulèvent les autres flegmes du corps.
3. Coleric, adj., lat. cholericus, bilieux, colérique.
Homes de cauda complexio, cum so colerix.
Colericas passios, com es frenezia.
Eluc. de las propr., fol. 26 et 39.
Hommes de chaude complexion, comme sont les bilieux.
Souffrances colériques, comme est la frénésie.
CAT. Coleric (sin tilde). ESP. (colérico) PORT. Colerico. IT. Collerico. (chap. coléric, colerics, colérica, colériques. Me puje la bilirrubina...)
Coliandre, s. m., lat. coriandrum, coriandre, herbe.
Am suc de coliandre... Am aigua de coliandre.
Trad. d'Albucasis, fol. 35 et 58.
Avec suc de coriandre... Avec eau de coriandre.
ANC. ESP. (cilantro, coriandro, culantro europeo, perejil chino, dannia) IT. Coriandro. (chap. Julivert chino, les flos son com les del fonoll silvestre.)
Colic, adj., lat. colicus, colique.
Dolor de ventre e colica passio.
Eluc. de las propr., fol. 31.
(chap. Mal de ventre y passió cólica, un cólic. Los chiquets y los caballs patixen colics assobín).
Douleur de ventre et souffrance colique.
Que fleubotomia sia temuda aprop colica passio.
Trad. d'Albucasis, fol. 52.
Que la saignée soit redoutée après douleur colique.
CAT. Colic. ESP. (cólico) IT. Colico.
Coll, s. m., lat. collis, col de montagne, colline.
En la coll de la Brasca per un cendier estrech.
(chap. Al coll de la Brasca per una senda estreta.)
V. de S. Honorat.
Au col de la Brasque par un sentier étroit.
Per cols e pueys. Philomena.
(chap. Per colls y puchs)
Par collines et montagnes.
CAT. Coll. IT. Colle. (ESP. Colina, collado.)
Colliri, s. m., lat. collyrium, collyre.
Et onh los tieus huels am colliri, que veias.
(chap. Y unta los teus ulls en coliri, pa que veigues.)
Trad. de l'Apocalypse, ch. 3.
Et oins tes yeux avec du collyre, afin que tu voies.
De fenolh si fa mot noble colliri contra escurzimen de vista... Meto els uels colliris. Eluc. de las propr., fol. 209 et 47. (chap. literal: De fonoll se fa mol noble coliri contra l' oscurimén de la vista... Ficán als ulls coliris.)
De fenouil se fait un très puissant collyre contre l'obscurcissement de la vue... Mettent collyres aux yeux.
CAT. Colliri. ESP. Colirio. PORT. Collyrio. IT. Collirio.
Colloquintida, s. f., lat. colocynthis, coloquinte.
Colloquintida es herba mot amara, so es coia salvagga.
Eluc. de las propr., fol. 204.
Coloquinte est herbe très amère, c'est la courge sauvage.
CAT. Coloquinta. ESP. (coloquíntida) PORT. Coloquintida. IT. Colloquintida.
Colobi, s. m., lat. colobium, dalmatique, tunique.
Ses colobi, que es una maniera de vestiment daurada.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 29.
Sans dalmatique, qui est une sorte de vêtement doré.
PORT. IT. Colobio.
Colobre, Colobri, s. m., lat. colubrum, couleuvre, serpent.
Que non y a laissat colobre ni serpent.
V. de S. Honorat.
Qu'il n'y a laissé couleuvre ni serpent.
Un Satan semblan colovre...
En son escut fo penh us colobris.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 109 et 25.
Un Satan ressemblant à couleuvre...
Un serpent fut peint en son écu.
IT. Colubro.
2. Colobra, s. f., lat. colubra, couleuvre, serpent.
Lausengiers fals, lenga de colobra.
A. Daniel: Mout braillz.
Médisants faux, langue de couleuvre.
CAT. ESP. Culebra. PORT. Cobra.
3. Colobrina, s. f., couleuvrine, plante.
Dita draguntea, et segon autres serpentina et colobrina.
Eluc. de las propr., fol. 206.
Dite du dragon, et selon d'autres serpentine et couleuvrine.
Colomba, s. f., lat. columba, colombe.
Una columba venc del cel, e pauset si desobre el.
(chap. Un colom va vindre del sel, y se va posá damún d'ell.)
Trad. de l'Évangile de Nicodème.
Une colombe vint du ciel, et se posa sur lui.
Pus es ses fel que colomba
Ma dona.
E. Cairel: Aras.
Ma dame est plus sans fiel que colombe.
Fig. Tu qu'eras colomba de Dieu.
Trad. d'un Évangile apocryphe.
Toi qui étais colombe de Dieu.
CAT. Coloma. (N. E. Santa Coloma de Gramanet, Gramenet. Algunos atontados catalanistas como Óscar Ademuz rebautizan la localidad como Gramanet de Besós, por el río que pasa por ahí.)
IT. Colomba.
2. Colomb, s. m., lat. columbus, pigeon.
Plus blanc d'un colom.
Cominal: Comtor d'Apchier.
Plus blanc qu'un pigeon.
D'una cueissa de colom
O de galina paiseretz.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Vous repaîtrez d'une cuisse de pigeon ou de poule.
ANC. FR. Les Sarrasins envoierent au soudanc par coulons messagiers, par trois foiz, que le roy estoit arrivé.
Joinville, p. 35.
Et fu simple comme uns coulons.
Roman de la Rose, v. 1204.
CAT. Colom. IT. Colombo. (N. E. como Cristóbal)
3. Colombet, s. m., pigeonneau, tourtereau.
E 'l colombet, per gaug d'estieu,
Mesclon lur amoros torney,
E duy e duy fan lur domney.
A. Daniel: Ab plazers.
Et les pigeonneaux, par joie d'été, mêlent leur amoureux combat, et deux à deux font leur ébat.
CAT. Colomet. (chap. colomet, pichó, colomets, pichons; ne vach minjá mols de chiquet y sagal.)
4. Colombat, s. m., petite colombe, pigeonneau.
Petits ausels e colombat.
Trad. d'Albucasis, fol. 55.
Petits oiseaux et petites colombes.
5. Colombin, adj., de pigeon, de colombe.
Carn colombina es dura... Fenda columbina.
Eluc. de las propr., fol. 144 et 275.
Chair de pigeon est dure... Fiente de pigeon.
Carns de porc et carns colombina.
(chap. Carn de porc, gorrino, tossino, marrano y carn de colom.)
Deudes de Prades, Auz. cass.
Chair de porc et chair de pigeon.
ANC. FR. Et nos font chière colombine.
Fabl. et cont. anc., t. I, p. 313.
Que la simplicité colombine fût instruite par l'astuce serpentine.
Camus de Belley, Diversités, t. II, fol. 422.
IT. Colombino.
6. Colombier, s. m., lat. columbarium, colombier.
En vostre clochier
Par que aia colombier.
T. de Bonnefoi et de Blacas: Seign' En.
En votre donjon il paraît qu'il y ait colombier.
Coma colombiers en que se pauzon las colombas... per pahor dels aucels de preza.
(chap. Com lo colomá aon se fiquen los coloms... per paó, temó dels muixons de rapiña, presa.)
V. et Vert., fol. 55.
Comme le colombier en qui se posent les colombes... par peur des oiseaux de proie.
ANC. CAT. Colomer. IT. Colombajo. (ESP. Palomar, como el de Arroyos. Se encuentra también columbario)
Colonhet, s. m., fusain, bonnet de prêtre.
D'un albre c'om fuzan apella
O colonhet.
Deudes de Prades, Auz. cass.
D'un arbre qu'on appelle fusain ou bonnet de prêtre.
Ce nom a été donné au fusain, parce que son fruit a quatre angles, comme un bonnet carré.
Colonna, Colompna, s. f, lat. columna, colonne.
Colompnas de marme pezans.
Una flama lusent en forma de colonna.
(chap. Una flama relluén o relluenta en forma de columna.)
V. de S. Honorat.
Colonnes de marbre pesant.
Une flamme luisant, en forme de colonne.
Fig. Naisseran doas grans columpnas que la fe de Dieu issauziran.
Liv. de Sydrac, fol. 23.
Naîtront deux grandes colonnes qui exhausseront la foi de Dieu.
ANC. CAT. Colona. CAT. MOD. ESP. PORT. Columna. IT. Colonna.
2. Coronda, s. f., colonne.
Mostrec ad elhs la coronda de marme la calh sostenia l'autar.
Philomena.
Montra à eux la colonne de marbre, laquelle soutenait l'autel.
Colophonia, s. f., lat. colofonia, colophane.
Quals so colophonia, pega liquida... Polvera de colophonia.
Eluc. de las propr., fol. 272 et 210.
Telles que sont colophane, poix liquide... Poudre de colophane.
ESP. Colofonia (resina natural de color ámbar obtenida de las coníferas; pez de Castilla). PORT. Colophonia. IT. Colofonia.
Color, s. f., lat. color, couleur.
Nos adui fuelh e flor
De diversa color.
B. de Ventadour: Lo gens.
Nous amène feuille et fleur de diverse couleur.
Qu'el sieu belh huelh e la fresca color
N'alumna 'l cor.
Berenger de Palasol: Mas ai.
Que son bel oeil et la fraîche couleur n'enflamme le coeur.
Fig: - Espèce, qualité, manière.
Qu'era flors.
De gran beutat e de totz bes colors.
Aimeri de Peguilain: Ja no m.
Qui était fleur de grande beauté et couleur de tous biens.
Ni drutz mas d'una color.
G. Faidit: Tug cil.
Ni galant que d'une qualité.
Chantarai d'aquetz trobadors
Que chanton de mantas colors.
Pierre d'Auvergne: Chantarai.
Je chanterai de ces troubadours qui chantent de plusieurs manières.
- Splendeur, éclat.
Lo mon tenetz en color,
Quar, per vostra gran valor,
Valon tug l'autre valen.
G. Riquier: Si ja m deu.
Vous tenez le monde en splendeur, car tous les autres méritants valent par votre grand mérite.
ANC. FR. Tot ot perdue sa color...
Le sanc li mue e la color.
Roman du Renart, t. II, p. 158 et t. 1, p. 190.
CAT. ESP. Color. PORT. Cor. IT. Colore. (chap. coló, colós; colorit, colorits, colorida, colorides; colorejá, pintá:
2. Colorament, s. m., coloration.
Urina pren del fegge son comensament et els ronhos sa substancia et colorament... El sanc semblantment pren colorament.
Eluc. de las propr., fol. 57 et 264.
L'urine prend du foie son commencement et aux reins sa substance et coloration... Le sang semblablement prend coloration.
ANC. ESP. Coloramiento. IT. Coloramento.
3. Coloracio, s. f., coloration.
Beutat no es mas bela dispozicio de membres am bela coloracio...
Quant a figura e coloracio... Si aytal coloracio ve per virtut de natura.
Eluc. de las propr., fol. 264, 154 et 98.
Beauté n'est que belle proportion de membres avec belle coloration... Quand a figure et coloration... Si telle coloration vient par vertu de nature.
ESP. Coloración. IT. Colorazione.
4. Coloratiu, adj., coloratif, qui a la vertu de colorer.
Del corrs, per sa diffuzio, coloratiu.
Eluc. de las propr., fol. 29.
Par son épanchement, coloratif du corps.
ESP. Colorativo.
5. Colorar, v., lat. colorare, colorer.
E colora del sol lo rais
Lo mon.
G. Adhemar: Pos vei.
Et le rayon du soleil colore le monde.
Si com li penhidor
Coloro so que fan,
Fig. Deu hom colorar tan
Paraulas ab parlar.
Amanieu des Escas: El temps.
Comme les peintres colorent ce qu'ils font, de même on doit colorer les paroles avec le parler.
So m met en cor qu'ieu colore mon chan
D'una tal flor don lo frugz si' amors.
A. Daniel: Ar vei vermeils.
Me met cela au coeur que je colore mon chan d'une telle fleur dont le fruit soit amour.
Part. pas. Entre 'ls draps coloratz.
(chap. Entre 'ls draps colorats. Los draps de Penarroija tamé son colorats, de fet, de roch, són roijos com ells sols.)
Eluc. de las propr., fol. 265.
Entre les draps colorés.
CAT. ESP. Colorar (MOD. Colorear). PORT. Corar. IT. Colorare.
(chap. colorejá: colorejo, colorejes, coloreje, colorejem o colorejam, colorejéu o colorejáu, colorejen. (jes, je, jem, jéu, jen se poden escriure en g, coloreges, colorege, coloregem, coloregen. Sinonims: pintá, tintá les olives, ya tinten les olives; si es de coló roch, a La Fresneda, Valjunquera, ya rochechen les sireres, v. rochechá, roigejá, de roig, que se pronunsie y escriu roch. Rubeo, rubeus, rubio, royo.)
6. Colorir, v., colorer, devenir coloré.
Part. pas. Ab fresca carn colorida.
(chap. En fresca carn colorida. Carn fresca, de coló roch, rosa.)
B. de Ventadour: Lo temps vai.
Avec chair fraîche colorée.
Doussa, fresqu' e colorida,
Cum flor de may en rosier.
B. Martin: Quan l'erba.
Douce, fraîche et colorée, comme fleur de mai sur rosier.
(chap. Dolsa, fresca y colorida, com flo de mach al rosé. Tornem a vore colorida en lo sentit de coló rosa; flor de may en rosier: rosa.)
CAT. ESP. PORT. Colorir. IT. Colorire.
7. Descoloramen, s. m., pâleur, décoloration.
Fay fereza e descoloramen.
Leys d'amors, fol. 130.
Fait frayeur et pâleur.
Quant a urina descolorament.
Eluc. de las propr., fol. 65.
Quand l'urine a décoloration.
ANC. ESP. Descolorimiento. IT. Discoloramento. (chap. descolorimén)
8. Descoloracio, s. f., lat. decolorationem, décoloration, pâleur.
Falbeza, blaveza et autra descoloracio.
Eluc. de las propr., fol. 65.
Pâleur, lividité et autre décoloration.
9. Descoloratiu, adj., décolorant, décoloratif.
Es accidentalment descolorativa.
Eluc. de las propr., fol. 24.
Elle est accidentellement décolorative.
10. Descolorar, Desacolorar, v., lat. decolorare, décolorer.
E 'l vis s'en desacolora.
(chap. Y la cara se descolorix : pert lo coló rosa, roch : coló pálit, palidege o palideje, se esblanquix, v. esblanquí, palidejá, etc.)
B. de Ventadour: Amors enquera.
Et le visage s'en décolore.
Part. pas. E la cara descolorada.
(chap. Y la cara descolorida, pálida, esblanquida.)
Passio de Maria.
Et la figure décolorée.
ESP. Descolorar. PORT. Descorar. IT. Discolorare. (chap. Descolorí, descolorís: yo me descolorixco o descolorixgo, descolorixes, descolorix, descolorim, descoloriu, descolorixen. Es lo mateix verbo que seguix, y lo del pun 12, escolorir, siríe “escolorí”, perque en chapurriau fem aná des y es moltes vegades, desnucá, esnucá.)
11. Descolorir, v., décolorer.
Part. pas. Paor no pot esser fera ni descolorida, mas que red e fay persona fera e descolorida.
Leys d'amors, fol. 130.
La peur ne peut être effrayée ni décolorée, si ce n'est qu'elle rend la personne effrayée et décolorée.
IT. Discolorire.
12. Escolorir, v., décolorer, perdre la couleur.
Part. pas. Qu'el fuecx que m'en sol escalfar
Fug, e reman escoloritz.
B. de Ventadour: Quan lo boscatges.
Vu que le feu qui a coutume de m'échauffer fuit, et je reste décoloré.
Una ves perdo el mes sanc,
Don son escolorit e blanc.
Trad. de l'Évangile de Nicodème.
Une fois le mois ils perdent sang, de quoi ils sont décolorés et blancs.
E qui d'amor es ben feritz
Mout deu esser escoloritz.
Roman de Flamenca, fol. 53.
Et qui est bien frappé d'amour doit être beaucoup décoloré.
CAT. ESP. Escolorir (palidecer, decolorar, etc.). IT. Scolorire.
Colp, Cop, s. m., coup.
On lit dans la loi salique: “Si quis ingenuus ingenuum cum fuste percusserit, et sanguis tamen non exierit usque ad tres colpos...”
“Si quis alterum voluerit occidere et colpus praeter salierit.”
Lex salica, edit. Eccardi, tit. 20, art. 7 et 1.
Pithou et Bignon dérivent colp du latin colaphus.
Cette étymologie paraît certaine, quand on considère qu'au lieu de colpos, la même loi, tit. 43, art. 1, porte:
“Similiter servus CCXXI colaphos accipiat... Si vero infra priora supplicia, id est CXXI colaphis, fuerit confessus.”
Je ne dois pas taire qu'Eccard prétend que le mot colpus, qui se trouve
dans la loi salique, vient de l'allemand kloppen, klopfen, acriter ferire. (N. E. klopfen todavía se usa, verbo, golpear la puerta, llamar.)
Voyez Watcher (Wachter), Gloss. germ. V° klopfen.
Non fezetz colp d'espaza ni de lansa.
T. d'Albert Marquis et de Rambaud de Vaqueiras: Ara m.
Vous ne fîtes coup d'épée ni de lance.
Quar plus mi nafra 'l cors que colps de verja.
A. Daniel: Lo ferm voler.
Car il me blesse plus le corps que coup de verge.
Loc. De l'espaza un colp de plat.
Roman de Jaufre, fol. 2.
Un coup du plat de l'épée.
Fig. Colp de joi me fier que m'auci.
G. Rudel: No sap chantar.
Coup de joie me frappe qui me tue.
A un sol colp a lo mielh del mon pres.
G. Faidit: Fortz chauza.
D'un seul coup elle a pris le meilleur du monde.
ANC. FR. Il a pris un baston, dusqu'à dis colps l'en charge.
Fabl. de Gautier d'Aupais. Roquefort. Gl., t. 1. p. 277.
Le premier colp de la bataille.
G. Gaimar. Arch. brit., t. XVII, p. 97.
CAT. Colp. ESP. PORT. Golpe. IT. Colpo. (chap. Cop, cops; no fem aná lo verbo “golpejá ni golpeá”, sino datres: pegá: pego, pegues, pegue, peguem o pegam, peguéu o pegáu, peguen; fotre un cop; pegá un cop; esbatussá, esplanissá en la palma de la ma.)
2. Colbe, s. m., coup.
Qu'anc colbe no i feric.
Torcafols: Comunal veill.
Vu que jamais il n'y frappa coup.
3. Colpier, s. m., batailleur.
Et alcaotz e grans colpiers.
Leys d'amors, fol. 37.
Et maquereaux et grands batailleurs.
Colpa, s. f., lat. culpam (N. E. mea culpa), faute, crime.
Mas per la colpa delir,
Dey la vertat descobrir.
Gaubert Moine de Puicibot: Be s cuget.
Mais pour effacer la faute, je dois découvrir la vérité.
Cristias vey perilhar
Per colpa dels regidors.
(chap. Cristians vech perillá per culpa dels regidós.)
G. Riquier: Cristias.
Je vois les chrétiens être en péril par la faute des gouvernants.
- Coulpe.
Fau ne ma colpa a Dieu.
La Confessio e las penas infernals.
J'en fais ma coulpe à Dieu.
Eu, fort peccaire et non digne, fas ma colpa e ma confession.
Cartulaire de Montpellier, fol. 169.
Moi, fort pécheur et indigne, fais ma coulpe et ma confession.
ANC. FR. Ne sai pourquei se combateroient
Qui nule culpe n'en avoient.
Roman d'Haveloc, v. 952.
CAT. ESP. PORT. Culpa. IT. Colpa. (chap. culpa, culpes; v. culpá: culpo, culpes, culpe, culpem o culpam, culpéu o culpáu, culpen.)
2. Colpau, adj., coupable.
Ben cug que silh
Non auzian qui son colpau
D'aquest perilh.
Marcabrus: Lo vers comens.
Je crois bien que ceux-là n'entendaient pas qui sont coupables de ce péril.
3. Colpable, adj., lat. culpabilem, coupable.
Que me rend colpables penedens.
Pierre d'Auvergne: Dieus vera vida.
Que je me rends coupable pénitent.
Si per autre peccat maior,
Pus colpable non l'a cauzit.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Si pour autre péché plus grand, no l'a distingué plus coupable.
CAT. ESP. (chap.) Culpable. PORT. Culpavel. IT. Colpevole.
4. Colpablament, adv., coupablement, criminellement.
Colpablament dreissa sas mas a Deu.
Trad. de Bède, fol. 28.
Il lève criminellement ses mains à Dieu.
CAT. Culpablement. ESP. Culpablemente. PORT. Culpavelmente.
IT. Colpabilmente.
5. Colpar, v., lat. culpare, inculper, accuser.
Ela m colpa e mi met ochaisos.
G. Adhemar: Al chant.
Elle m'inculpe et me met accusations.
Part. pas. Era colpatz de falsa mesura.
Tit. de 1254. DOAT, t. CXV, fol. 98.
Il était accusé de fausse mesure.
ANC. FR. Ne de riens ne colperoit fortune.
Trad. de S. Bernard. Montfaucon, Bib. Bibl., Mss., fol. 1388.
CAT. ESP. PORT. Culpar. IT. Colpar.
6. Encolpar, v., lat. inculpare, accuser, inculper, se plaindre.
Lieys que m'encolpa a tort.
A. Daniel: D'autra.
Celle qui m'accuse à tort.
Il m'encolpet de tal re
Don mi degra saber gratz.
B. de Ventadour: Conort era.
Elle m'accusa de telle chose dont elle me devrait savoir gré.
E que de mi no s poguesson blasmar,
Ni encolpar cavalier ni jocglar.
Pistoleta: Ar agues.
Et que chevaliers ni jongleurs ne pussent médire ni se plaindre de moi.
Part. pas. Substantiv.
En las ricas cortz pietatz
Desencolpa los encolpatz.
P. Vidal: Nulhs hom no s pot.
Dans les cours puissantes merci absout les inculpés.
ANC. FR. Lasse! de grant péchié s'encolpe.
Roman de la Violette, p. 175, var.
Du meurtre dont par lui a été encoulpée.
Hist. de Gerard de Nevers, p. 80.
ANC. CAT. Encolpar. ANC. ESP. Enculpar (MOD. inculpar). IT. Incolpare. (chap. inculpá, se conjugue com culpá.)
7. Desencolpar, v., disculper.
Per mos senhor G. desencolpar.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 47.
Pour disculper mon seigneur Gerard.
Part. pas. Qu'ieu sia desencolpaz.
Aimeri de Peguilain: Can q'eu fezes.
Que je sois disculpé.
ANC. FR. Icellui Thomas... les en descolpa et descarga.
Lett. de rém.; 1377. Carpentier, t, II, col. 73.
IT. Discolpare.
Colre, v., lat. colere, vénérer, célébrer, adorer.
Gardar e colre et honorar las festas dels sancts.
(chap. Guardá y “colre”, venerá, selebrá, adorá, y honorá les festes dels sans.)
V. et Vert., fol. 89.
Observer et célébrer et honorer les fêtes des saints.
Part. pas. Vezia aquella cioutat colent las ydolas.
(chap. Veíe aquella siudat adorán los ídolos.)
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 17.
Voyait cette cité adorant les idoles.
- Accueillir, honorer.
Car la gensor am e coli.
A. Daniel: Ab guai so.
Car j'aime et honore la plus gentille.
Quoras que s vol, lainz col sos amigs.
Poëme sur Boèce.
Quand elle veut, elle accueille ses amis là-dedans.
Part. pas.
Tos temps er joys per mi coltz e servit.
Arnaud de Marueil: A grand honor.
Toujours joie sera honorée et servie par moi.
ANC. CAT. Colrer. ANC. IT. Colere.
2. Cultivar, Coltivar, v., cultiver.
E la garda del jardi no vol coltivar.
Laoro e coltivo lo fruh de la terra.
(chap. Ells llauren y cultiven lo fruit de la terra.)
Liv. de Sydrac, fol. 73.
Et la garde du jardin ne veut pas cultiver.
Ils labourent et cultivent le fruit de la terre.
- Vénérer, honorer.
Fig. E l'emperador no volc cultivar sos dieus, que no y avia ferma crezensa. Roman de la prise de Jérusalem, fol. 5.
Et l'empereur ne voulut honorer ses dieux, vu qu'il n'y avait ferme croyance.
Part. pas.
Terras coltivadas e non coltivadas.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 153.
Terres cultivées et non cultivées.
CAT. ESP. PORT. Cultivar. IT. Coltivare. (chap. conreá, cultivá: cultivo, cultives, cultive, cultivem o cultivam, cultivéu o cultiváu, cultiven; cultivadós, apero de llauransa. Cultivadó, cultivadora, cultivadores; llauradó, llauradós, llauradora, llauradores.)
3. Coltre, s. m., lat. cultrum, coutre.
Ab coltres et fossors.
Eluc. de las propr., fol. 157.
Avec coutres et hoyaux.
IT. Coltro.
4. Cotel, s. m., coutre.
Reillas, cotels usables als obs de l'araire. (chap. rella, relles)
Cout. de Saussignac de 1319.
Socs, coutres nécessaires aux besoins de l'araire.
5. Cultura, s. f., lat. cultura, culture.
E sas terras e sas culturas domengeras.
Tit. de 1221, Arch. du Roy., J., 309.
Et ses terres et ses cultures particulières.
CAT. ESP. PORT. Cultura. IT. Coltura.
6. Coltivament, s. m., culture, adoration.
Ni no volc que aquell jorn coltivamens fosso fag per negun home.
Roman de la prise de Jérusalem, fol. 5.
Ni ne voulut que ce jour les adorations fussent faites par aucun homme.
ANC. FR. Nous pour regart dou cultivement divin.
Tit. de 1254. Carpentier, t. 1, col. 1231.
ANC. CAT. Cultivament. IT. Coltivamento.
7. Cultivable, Coltivador, s. m., cultivateur.
E loguet la a coltivadors.
Trad. du Nouv. Test., S. Marc, ch. 12.
Et il l'afferma à des cultivateurs.
Huey soi la vera serment viva e mon payre n'es coltivador.
Fragm. de trad. de la Passion.
Aujourd'hui je suis le vrai sarment vivant et mon père en est le cultivateur.
- Adorateur.
Si alcuns es cultivaires de Dieu et fa sa volontat.
Trad. du Nouv. Test., S. Jean, ch. 9.
Si quelqu'un est adorateur de Dieu et fait sa volonté.
ESP. PORT. Cultivador. IT. Coltivatore.
8. Colon, s. m., lat. colonus, colon.
Si cum fa vila colons, so es aquel que ten terra a faciara.
Trad. du Code de Justinien, fol. 83.
Ainsi comme fait vilain colon, c'est-à-dire celui qui tient terre en location.
ANC. CAT. Colon. ESP. PORT. IT. (chap.) Colono.
9. Incola, s. m., lat. incola, habitant, domicilié.
Subjets de aquest pays, incolas et habitants.
Statuts de Provence. Julien, t. II, p. 482.
Sujets de ce pays, domiciliés et habitants.
ANC. CAT. ESP. PORT. IT. Incola.
Coltelh, Cotelh, s. m., lat. cultellus, couteau.
Qui de fort fozil
Non volh coltelh tochar,
Ja no 'l cuid' afilar
En un mol cembeli.
Giraud de Borneil: Leu chansoneta.
Qui ne veut pas frotter le couteau d'un fort fusil, qu'il ne pense pas l'affiler sur une molle fourrure.
Cotelhs et espazas e faus.
Raimond d'Avignon: Sirvens suy.
Couteaux et épées et faux.
ANC. FR. Nous osterons sempres la pel
A la pointe de mon coutel.
Roman du Renart, t. I, p. 149.
CAT. Coltell. ESP. Cuchillo. PORT. Cutello. IT. Coltello. (chap. gaviñet o gabiñet) (EN. Cutter)
2. Costalier, s. m., coutelas, couteau de chasse.
Honestat non porta costalier.
B. Carbonel de Marseille: Per espassar.
L'honnêteté ne porte pas de coutelas.
3. Coltellada, s. f., estafilade, coup de couteau.
Recebre gran coltellada.
Un troubadour anonyme, Coblas esparsas.
Recevoir grande estafilade.
Non deg donar coltellada.
Brev. d'amor, fol. 64.
Je ne dois pas donner coup de couteau.
ANC. CAT. Coltellada. ESP. Cuchillada. IT. Coltellata. (chap. gabiñetada, gaviñetada)
4. Cotelar, v., couteler.
Om mielhs non mazela...
Ni mielhs non cotela.
P. Cardinal: Un sirventes.
On n'égorge pas mieux... ni on ne coutelle pas mieux.
Colum, s. m., lat. colon, colum, sorte de ponctuation.
Elle était marquée par un seul point, et n'avait guère plus de la valeur de
notre virgule. Voici un exemple fourni par les Leys d'amors:
Haias mal, haias be: coma.
Am los tieus te capte. colum.
E ja no y falhiras; periodus.
Leys d'amors, fol. 144.
Aies mal, aies bien: comma; gouverne-toi avec les tiens: colum; et jamais tu n'y failliras; période.
Le Dictionnaire de l'Académie espagnole dit au mot colon:
Parte o miembro principal del periodo. Llámase perfecto, cuando por sí hace sentido imperfecto, cuando el sentido pende de otro miembro del periodo. También se da este nombre a la puntuación con que se distinguen estos miembros.
Coluri, s. m., lat. colurus, colure.
Dos autres cercles ha el cel apelatz coluris.
Coluri septentrional, coluri meridional.
Eluc. de las propr., fol. 100 et 8.
Il y a au ciel deux autres cercles appelés colures... Colure septentrional, colure méridional.
CAT. ESP. PORT. IT. Coluro.
Com, Co, Cum, du latin quomodo, comme, comment.
Adv. C'ancmais non fis, e sabetz co.
Folquet de Marseille: Tan mon.
Que oncques elle ne fit davantage, et vous savez comment.
Falsamen as mentit et ieu diray te co.
Izarn: Diguas me tu.
Faussement tu as menti et je te dirai comment.
Interj.
Cum ausam doncs aquesta mort atendre!
G. Faidit: Cascus hom.
Comment osons-nous donc attendre cette mort!
Conj. Us autres joglar escomes lo com el trobava en plus caras rimas que el.
V. d' Arnaud Daniel.
Un autre jongleur le défia sur ce qu'il composait en rimes plus difficiles que lui.
Dons e servirs e garnirs e larguesa
Noiris amor, com fai l'aiga lo peis.
V. de Bertrand de Born.
Don et servir et équiper et largesse nourrissent amour, comme l'eau fait le poisson.
Si el mon es ren qu'ieu am tan cum vos.
Arnaud de Marueil: Us guays.
S'il est au monde chose que j'aime tant comme vous.
Adv. comp. Apren del pom
Perque ni com
Na Discordia lo fes legir.
Giraud de Calanson: Fadet joglar.
Apprends de la pomme pourquoi et comment dame Discorde la fit choisir.
ANC. FR. Issi fu com jo vus di.
Roman de Rou, v. 10131.
Hommes et femmes frois com marbre.
Œuvres d'Alain Chartier, p. 724.
ANC. CAT.
Com dos forts vents la baten egualment.
Ausias March: Axi com cell.
ANC. ESP.
Esto como cuntiera com non eran certeros.
Milag. de Nostra Senhora, cob. 104. (Nuestra Señora)
ANC. PORT. Si non com e de dreito.
Tit. de 1292. Elucidario, t. I, p. 293.
ANC. IT. Tanto lo intende com fa petra mola.
Barberini, Doc. d'amore, p. 162.
Substantiv. Ieu non sai lo cum ni perque.
(chap. Yo no sé lo com ni (lo) perqué.)
G. Pierre de Cazals: D'una leu chanso.
Je ne sais le comment ni pourquoi.
ANC. FR. La curiosité de savoir le comment et le pourquoi des saints et sacrés mystères. Camus du Belley, Diversités, t. 1, fol. 429.
Conj. comp. Cum s'ieu l'avia tort.
B. de Ventadour: Lanquan vey.
Comme si je lui avais tort.
Ni ieu, cum qu'elha m malme,
No m virarai ja alors.
Giraud le Roux: A la mia fe.
Ni moi, quoiqu'elle me malmène, je ne me tournerai jamais ailleurs.
Mas com que s voilla.
Rambaud de Vaqueiras: Leu pot hom.
Mais comment qu'elle veuille.
ANC. FR. Il eut envie de le gaigner comment que ce fust.
Amyot, trad. de Plutarque. Vie de Pompée.
Comment qu'il en soit, je ne pense point, etc.
H. Étienne, Ap. pour Hérodote, t. II, p. 29.
Si com l'enfas qu'es alevatz petitz.
P. Raimond de Toulouse: Si com l'enfas.
De même que l'enfant qui est élevé petit.
ANC. FR. Qui bien nos voldroit jugier touz,
Si com je fais et com je croi,
Jà n'en eschaperoient troi.
Fabl. et cont. anc., t. II, p. 312.
Dieu fet de nos com de sa terre,
Si com li potiers sor sa roe
Sa volenté fet de sa boe.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. II, p. 69.
La parole li unt cuntée
Si cum ele ert entr'els alée.
Roman de Rou, v. 5699.
Aissi cum la naus en mar.
Pons d'Ortafas: Aissi cum.
Ainsi comme le navire en mer.
ANC. FR. Issi com il me le jura.
Roman de Rou, v. 11991.
Il est ainsi com dit m'avez.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. I, p. 273.
Atressi cum l'oliphans,
Que, quan chai, no s pot levar.
(chap. Igual que lo elefán, que, cuan cau, no se pot eixecá, alsá.)
Richard de Barbezieux: Atressi cum.
De même que l'éléphant, qui, quand il tombe, ne peut se relever.
ANC. FR. Tout autresi cum l'ante fait venir
Li arrousers de l'aigue qui chiet sus.
Le Roi de Navarre, chans. 30.
Aussi comme le bon vallez deffent le hanap son seigneur des mouches.
Joinville, p. 66.
Mas tant com d'argent val mais aurs.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Mais autant comme l'or vaut plus qu'argent.
Aitant com al premier dia.
Cadenet: Oimais m'auretz.
Autant comme au premier jour.
ANC. FR.
Tant come en Normandie li quens Richart vivra.
Roman de Rou, v. 4342.
Qui vaut autant com la meire des herbes.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. 1, p. 190.
Faire toutes choses autretant com li seignor.
Ville-Hardouin, p. 5.
ANC. IT. Com ventura il mena.
Barberini, Doc. d'amore, p. 361.
E com morto sta in letto.
Le roi Robert.
CAT. ANC. ESP. ANC. PORT. ANC. (chap.) Com.
ESP. MOD. PORT. MOD. IT. MOD. Como.
Prép. - Lat. Cum, avec.
Co que cum lavor s'aquista.
Lo despreczi del mont.
Ce qui s'acquiert avec travail.
Si 'l leverent molt a la joglaria com las tensos e com las coblas qu'el feiren com lui.
V. de Hugues de S.-Cyr.
Ainsi l'élevèrent moult à la jonglerie avec les tensons et avec les couplets qu'ils firent avec lui.
En anan batalhar cum los gentils.
Genealogia dels contes de Toloza, p. 3.
En allant combattre avec les gentils.
ESP. Con. PORT. Com. IT. Con. (chap. En)
2. Col, pour com el, comme le. (chap. com lo, com l')
Et es col orbs que pissa en la carrera.
V. de Pierre Vidal.
Et il est comme l'aveugle qui pisse dans la rue.
Conj. comp.
Aissi col peis que s'eslaissa el chandorn.
B. de Ventadour: Be m'an perdut.
Ainsi comme le poisson qui s'élance à la clarté.
3. Cuma, Coma, adv., comme.
Ieu los faria pendre cuma lairo.
Roman de Gerard de de Rossillon, fol. 77.
Je les ferais pendre comme larron.
E sofrirs es coma languirs.
Amanieu des Escas: Dona per.
Et souffrir est comme languir.
ANC. PORT. Assim a mai comha a filha. (mai lleva virgulilla en la a)
Tit. de 1285. Elucidario, t. I, p. 297.
Conj. comp.
Si coma fes quan passei lai los portz.
Rambaud de Vaqueiras: Ges si.
Ainsi comme je fis quand je passai là les ports.
4. Coment, adv., comment.
De bon jutge es balansar non pas solament que deia damnar, mas coment. Trad. de Bède, fol. 2.
Il est d'un bon juge de peser non pas seulement qu'il doive condamner, mais comment.
5. Cossi, adv., comment, de quelle manière.
Cum es de vos, cossi us vai?
T. de P. Rogiers et de Rambaud: Senher.
De quelle manière est de vous, comment vous va?
No sai cossi mortz aucir lo pogues.
Aimeri de Peguilain: Totas honors.
Je ne sais comment la mort le pût occire.
Prép. comp. Ieu us servirai cum bon senhor
Cossi que del guazardon m'an.
B. de Ventadour: Non es.
Je vous servirai comme bon seigneur comment qu'il m'aille du bénéfice.
IT. Così.
Coma, s. m., lat. comma, comma, sorte de ponctuation.
Quoiqu'elle consistât en deux points (:) elle n'avait que la valeur de la virgule (,).
Colum no pot tener loc de coma, ni coma de colum.
Leys d'amors, fol. 144.
Colum ne peut tenir lieu de comma ni comma de colum.
Le Dictionnaire de l'Académie espagnole le définit, et ajoute:
Signo de esta figura (,).
CAT. ESP. IT. (chap.) Coma.
Dans les Leys d'amors, coma, avec l'effet suspensif de virgule, a pourtant le signe de deux points, et on y lit cet exemple:
Ergulhiezir fas ton sirven: aras avem coma;
Si 'l tenes delicadamen. aras avem colum.
Tu fais enorgueillir ton serviteur : maintenant nous avons comma;
si tu le tiens délicatement, maintenant nous avons colum.
CAT. ESP. Coma.
Coma, s. f., lat. coma, chevelure, crinière.
Lo crin que il pend a la coma.
A. Daniel: Lanquan son.
Le poil qui lui pend à la chevelure.
Sobre un caval moven ab coma fauna.
Roman de Gerard de de Rossillon, fol. 10.
Sur un cheval mouvant avec crinière fauve.
- Queue de comète.
L'estala comada... e sa coma estendia se vas occiden.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 215.
L'étoile chevelue... et sa queue s'étendait vers l'occident.
ANC. FR. La come du col blanche.
Roman français de Fierabras.
ANC. ESP. PORT. Coma. IT. Chioma.
2. Comat, adj., lat. comatus, chevelu, à longue crinière.
Lo rey salh del vergier sus son destrier comat.
Roman de Fierabras, v. 237.
Le roi saute du verger sur son cheval à longue crinière.
L'estela dicha comada
Es pertant aissi nommada,
Car fuoc e fum e l'aire fai,
A lei de coma fazen rai.
Brev. d'amor, fol. 37.
L'étoile dite chevelue et pourtant ainsi nommée, parce qu'elle fait feu et fumée dans l'air, faisant rayon à manière de chevelure.
S'apelavan... La tersa, Gallia comata.
L'Arbre de Batalhas, fol. 57.
Elles s'appelaient... La troisième, Gaule chevelue.
IT. Comato.
Comb, adj., courbe.
Una possessio que fossa drecha de un costat e de l'autre costat fossa comba.
Sia drecha de un costat, et de l'autre costat sia cumba.
Trad. du tr. de l'Arpentage, c. 40.
Une possession qui fût droite d'un côté et de l'autre fût courbe.
Soit droite d'un côté, et de l'autre côté soit courbe.
L'espagnol a dans ce sens le verbe combar, courber.
2. Comba, s. f., vallon, vallée. (lat. cumbis, de Cumbis apellido)
Voyez Fortia d'Urban, Disc. sur les Ann. du Hainaut, t. V, p. 172.
Qu'es plan o que es comba.
A. Daniel: Lanquan son.
Ce qui est plaine ou ce qui est vallon.
Era non vey pueg ni comba
On fuelha ni flors paresca.
E. Cairel: Era non vey.
Maintenant je ne vois hauteur ni vallon où feuille ni fleur paraisse.
Fig. Pois de beutat son las autras en comba.
A. Daniel: Si m fos amors.
Puisque les autres sont en vallon pour la beauté.
ANC. FR. Li os chevauche par tertres et par combes.
Roman de Garin le Loherain, p. 96.
Estans où chemin royal en une combe ou vallée.
Lett. de rém. de 1425. Carpentier, t. 1, col. 1232.
Ne dote mont, conbe ne val.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. 1, p. 56.
ESP. Comba. (valle; chap. La cometa de Beseit, una valleta per aon corre l'aigua cuan plou prou, desde los comellassos hasta lo toll de Rabosa; tamé es una acometuda. Comellassos té que vore en la paraula que seguix, combel)
3. Combel, s. m., vallon, ravin.
O combas o combels.
Tit. de 1275: Bibl. du R., fonds de Villevieille.
Ou vallées ou vallons.
4. Cathacumba, s. f., catacombe.
En I potz... a cathacumbas... Que ela leves lo cors... de cathacumbas...
Cat. dels apost. de Roma, fol. 11 et 26.
En un puits... aux catacombes... Qu'elle levât le corps... des catacombes.
PORT. (ESP. chap.) Catacumba. IT. Catacomba.
Combinar, v., lat. combinare, combiner, joindre.
Que los dits senhors se combinaran entre lor.
(chap. Que los dits siñós se combinarán entre ells.)
Tit. de 1409. Bosc, Mém. du Rouergue, t. 1, p. 250.
Que lesdits seigneurs se combineront entre eux.
Part. pas. En aquesta guiza so combinatz et ordenatz.
De quatre qualitats combinadas ab quatre humors.
(chap. De cuatre cualidats combinades en cuatre humors.)
Eluc. de las propr., fol. 109 et 94.
Sont combinés et ordonnés en cette manière.
De quatre qualités combinées avec quatre humeurs.
2. Combinatiu, adj., combinatif, qui peut être ou qui est combiné, joint,
mêlé.
Combinatiu son quant son pronunciat ses interrogatio coma...
Quals es la maire, talhs es la filha.
Combinatiu, collectiu. Leys d'amors, fol. 48 et 46.
Ils sont combinatifs quand ils sont prononcés sans interrogation comme... Quelle est la mère telle est la fille.
Combinatif, collectif.
Comeder, v., lat. comedere, manger, dévorer.
Part. prés. Cuma foc comedent lenha secca.
(chap. Com a foc minján, devorán, tragán, lleña seca.)
Trad. d'Albucasis, fol. 11.
Comme feu dévorant bois sec.
2. Comestio, s. f., lat. comessatio, manger, repas.
Tu mandas al malaute layssar la sua comestio.
En yvern aprop la comestio.
Trad. d'Albucasis, fol. 10 et 52.
Tu ordonnes au malade de quitter le sien manger.
En hiver après le repas.
Comensar, Comenhar, v., commencer.
Voyez Muratori, Diss. 33; Denina, t. II, p. 249.
Ab joi mov lo vers e 'l comens.
B. de Ventadour: Ab joi.
Je pousse le vers et le commence avec joie.
C'al jorn c'om nais, comenssa a morir.
(chap. Que lo día que hom (un home) naix, escomense a morí. Hom naix : se naix, a vegades es impersonal, com “se nace” en castellá.)
G. Faidit: Chascus.
Qu'au jour que l'homme naît, il commence à mourir.
Quar en vos nays e comensa
Beutatz e conoyssensa.
Augier: Per vos belha.
Car en vous naît et commence beauté et connaissance.
Qui ben comensa e pueissas s'en recre,
Mielh li fora que non comenses re.
P. Vidal: Si col paubres.
Qui commence bien et puis s'en lasse, mieux lui serait qu'il ne commençât rien.
Substantiv. Al comenchar auzi tal re.
R. Vidal de Bezaudun: En aquel temps.
J'entendis telle chose au commencer.
ANC. IT. Col pari tuo comenza...
La patienza
Qui comenza.
Barberini, Docum. d'amore, p. 31 et 199.
CAT. Comensar. ESP. Comenzar. PORT. Começar. IT. MOD. Cominciare. (chap. escomensá: escomenso, escomenses, escomense, escomensem o escomensam, escomenséu o escomensáu, escomensen.)
2. Comens, s. m., commencement.
Al prim comens del ivernal.
Marcabrus: Al prim.
Au premier commencement de l'hiver.
Al comens del cosselh intret don Bos.
Roman de Gerard de de Rossillon, fol. 78.
Le seigneur Bos entra au commencement du conseil.
ANC. CAT. Comens.
3. Comensamens, s. m., commencement.
Dieus, que comensamens es de tota fazenda.
Folquet de Marseille: Vers Dieus.
Dieu, qui est commencement de toute action.
Car en tot bon comensamen
Deu aver melhor fenimen.
G. Magret: En aissi m.
Car en tout bon commencement doit avoir meilleure fin.
CAT. Comensament. ANC. ESP. Comenzamiento. PORT. Começo. IT. Cominciamento. (chap. Escomensamén, escomensamens.)
4. Comensansa, s. f., commencement.
Per la bona comensansa
Mi nais jois e alegransa.
B. de Ventadour: Ab joi mov.
Par le bon commencement me naît joie et allégresse.
De totz bes comensansa e fis.
P. Vidal: Per mielhs sofrir.
Commencement et fin de tous biens.
ANC. CAT. Comensenza. ANC. IT. Comincianza.
5. Comensailla, s. f., commencement.
Podetz auzir la comensailla.
Roman de Jaufre, fol. 1.
Vous pouvez ouïr le commencement.
ANC. FR. L'oevre de boine commenchaille
Qui aura boine definaille.
Le Bestiaire, Ms. Carpentier, t. II, col. 35.
Sont les commençailles hideuses.
G. Guiart, t. II, p. 176.
6. Comensaire, Comensador, s. m., qui commence, commençant.
Que m fo comensaire
D'esquivar maltraire.
Giraud de Borneil: Aras si m fos.
Vu qu'il me fut commençant d'éviter mauvais traitement.
Quar Dieus dona a bon comensador
Bona forsa tan qu'es bona la fis.
G. Figueiras: Totz hom qui.
Car Dieu donne bonne force à bon commençant tellement que la fin est bonne.
ANC. FR. Jà estoit empoint comme le commenceur et entrepreneur de l'emprinse. (N. E. entrepreneur, emprendedor, emprinse, empresa.)
Hist. de Jehan de Saintré, t. II, p. 236.
IT. Cominciatore. (chap. Escomensadó, escomensadós, escomensadora, escomensadores.)
7. Acomensar, v., commencer.
Pueys c'an complit lo vot c'avian acomenzat.
V. de S. Honorat.
Puisqu'ils ont accompli le voeu qu'ils avaient commencé.
E acomensa a foire e a minar.
V. et Vert., fol. 41.
Et il commence à bécher et à miner.
8. Acomensamen, s. m., commencement.
Can son acomensamen de razo o de locutio.
Leys d'amors, fol. 59.
Quand elles sont commencement de raisonnement ou de locution.
9. Encomensanza, s. f., commencement.
A l'encomensanza
Dic qu'el mals qu'ai fait, al be,
Ses tot comt', avanza.
B. Zorgi: Jesu Crist.
Au commencement je dis que le mal que j'ai fait, sans tout compte, surpasse le bien.
10. Recomensar, v., recommencer.
Recomensa lo chaples de la guerra mortal.
Guillaume de Tudela.
Le carnage de la mortelle guerre recommence.
IT. Ricominciare. (chap. En ves de di re-escomensá o rescomensá diém torná a escomensá, o, ya hi torne lo capsot.)
Cometa, s. f., lat. cometa, comète.
E ichia d'aquesta cometa una flamma espandida.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 192.
Et il sortait de cette comète une flamme épanouie.
Quo es l'estela caneta
E l'autra dicha cometa.
Brev. d'amor, fol. 37.
Comme est l'étoile petite chienne et l'autre dite comète.
CAT. ESP. PORT. IT. (chap.) Cometa.
Comjat, Conjat, s. m., lat. commiatus, congé, permission.
Loc. E prenc conjat del repaire
On fui tan gent aculhitz.
Bertrand de Born: S'abrils.
Et je prends congé du séjour où je fus si agréablement accueilli.
Mas de tot jois me lais,
E pren comjat de chantar derenan.
Pons de Capdueil: De totz caitius.
Mais je me sépare de toute joie, et prends congé de chanter désormais.
ANC. FR. Atant prist li garçons congiet.
Roman du châtelain de Couci, v. 2987.
Qu'il prene de ce faire congiet au prevost.
Charte de Valenciennes, 1114, p. 417.
CAT. Comiat. IT. Congedo. (ESP. chap. Despedida.)
2. Comjiar, v., congédier, renvoyer.
De mon cor brau orguelh comji.
Gavaudan le Vieux: Desemparatz.
De mon coeur fier je congédie orgueil.
ANC. FR. Issiez tantost hors de ma terre,
Quar je vous en congie sanz doute
E la vous vée e deffens toute.
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 301.
Les Espaingnols congièrent tous les Anglois, hommes et femmes, serviteurs de ladite royne.
Monstrelet, t. I, fol. 83.
3. Acomjadar, v., congédier, renvoyer.
Ieu dic per dreg c'acomjadar
Lo deu sela que l'emparet.
R. Vidal de Bezaudun: En aquel.
Je dis avec justice que celle qui s'en saisit doit le congédier.
E amic que aiatz no acomjadatz.
Guillaume de Tudela.
Et ne renvoyez pas ami que vous ayez.
Part. pas. Bertrans de Born si fo acomjadatz de soa domna.
V. de Bertrand de Born.
Bertrand de Born fut ainsi congédié de sa dame.
ANC. CAT. Acomiadar. (ESP. Despedir) (N. E. El occitano acomjadar, con una j que ya es una i, pasa al catalán como acomiadar. Esto es un prodigio de lingüística. En el castellano, que fijo o fillo pase a hijo, o quexar a quejar supondría que son dos lenguas diferentes, cuando son la misma en diferentes tiempos. No escribo los términos lingüísticos para que lo entienda mejor cualquiera que lea esto, catalanistas incluidos.)
Comoditat, s. f., lat. commoditatem, commodité.
Propria comoditat.
(chap. Propia comodidat. La segona erre de propria se pert al chapurriau, com passe al castellá. Propri passe a propi. Propris a propis, propries a propies.)
Statuts de Provence, BOMY, p. 211.
Propre commodité.
CAT. Comoditat. ESP. Comodidad. PORT. Commodidade. IT. Comodità. (chap. comodidat, comodidats, está cómodo o cómoda.)
2. Comodament, adv., commodément.
Si comodament si pot far.
Fors de Bearn, p. 1084.
Si commodément se peut faire.
CAT. Comodament. ESP. Cómodamente. PORT. Commodamente. IT. Comodamente. (chap. cómodamen.)
3. Incommoditat, Encomoditat, s. f., lat. incommoditatem, incommodité.
Aucuna incommoditat.
(chap. Cap incomodidat; cap : ninguna)
Tit. de 1478. DOAT, t. CXX, fol. 204.
Aucune incommodité.
Per motas encomoditatz o per motz damnatges.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 113.
Par plusieurs incommodités ou par plusieurs dommages.
CAT. Incomoditat. (N. E. El occitano – provenzal incommoditat pasa al catalán como incomoditat. O sea, que perdiendo una m que no se pronuncia, resto del latín incommoditatem, ya tenemos una lengua diferente al occitano. Claro, por eso los catalanes escriben “oc, och, hoc” : sí afirmativo todavía en 1461, e incluso hay textos posteriores al 1500 donde se puede encontrar esta partícula clarísima de la lengua de Oc, òc, och, hoc; este hoc afirmativo no es el mismo que el latín hoc que pasa a “ho”, también visto escrito “o” “ho faré”, “ho diré”. resposta de hoc o de no)
ESP. Incomodidad. PORT. Incommodidade. IT. Incomodità.
Comol, s. m., lat. cumulus, comble, tas, amas, meule.
Voyez Muratori, Diss. 33; Denina, t. II, p. 267, et t. III, p. 107.
Olivas si devo en un comol ajustar.
(chap. Les olives se deuen en un mun ajuntá: amuntoná, amontoná.)
Totas las peyras que so en un comol.
Fe, ab forcas regirat, apres en comol ajustat.
(chap. literal: Lo fenás, en forques regirat, después en un mun ajuntat: en gavelles, garbes. Lo fenás : feno : heno : foin fransés.)
Eluc. de las propr., fol,. 216, 279 et 209.
Olives se doivent rassembler en un tas.
Toutes les pierres qui sont en un amas.
Foin, retourné avec fourches, après rassemblé en meule.
ANC. CAT. Cumuli. ESP. Colmo (cúmulo). PORT. Cumulo. IT. Colmo. (chap. Aixó es lo colmo, ple a cormull, cúmul de desgrassies; caramullo)
2. Comol, adj., comble.
Una emina comola de seguel... La sobredicha emina comola.
Tit. de 1246. DOAT, t. CXXXIX, fol. 54.
Une émine de seigle comble... La susdite émine comble.
Venda lo a mesura rasa, mas empero de notz sia comola.
Cout. de Moissac. DOAT, t. CXXVII, fol. 8.
Qu'il le vende à mesure rase, mais pourtant que celle de noix soit comble.
Que set enaps de fust e tres de veire
Bet en un jorn grans e comols et ples.
Palais: Mot m'enoia.
Qu'il but en un jour sept coupes de bois et trois de verre grandes, combles et pleines.
Fig. Comols de totz mals estars.
Le moine de Montaudon: Gasc pec.
Comble de tout mal-être.
ESP. Colmado. IT. Colmo.
3. Cumular, v., lat. cumulare, cumuler, recombler.
Cumular lur dota e venir a division et succession de la hereditat.
Statuts de Provence, Julien, t. 1, p. 433.
Recombler leur dot et venir à division et succession de l'héritage.
CAT. Curmullar. ESP. PORT. Cumular. IT. Cumulare.
4. Cumenalar, v., assembler, amasser.
Esser fatz manentz en bonas obras cumenalar.
Trad. de la Ire Épître de S. Paul à Timothée.
Être faits riches à amasser bonnes oeuvres.
5. Molon, s. m., lat. cumulum, amas, tas.
Fag avia gran molon de legna.
(chap. literal: Fet habíe gran mun de lleña. Ell habíe fet un gran mun de lleña. Clapé.)
V. de S. Honorat.
Il avait fait un grand amas de bois.
La beutat que par als huelhs en aquell cors coma neus sobre un molon de fems. V. et Vert., fol. 31.
La beauté qui paraît aux yeux en ce corps comme neige sur un tas de fumier.
An faitz dels draps un tal molon
Desotz lo rei que, s'el cazes,
Non crei que gran mal se fezes.
(chap. literal: Han fet dels draps un tal mun, clapé, daball del rey que, si ell caiguere, no crec que gran mal se faiguere.)
Roman de Jaufre, fol. 5.
Ils ont fait un tel tas d'habits sous le roi que, s'il tombait, je ne crois pas qu'il se fît grand mal.
ANC. CAT. Molló.
6. Amolar, v., amasser, entasser, amonceler.
Graisans ni sers que s'amola
No m fai espaven.
Marcabrus: Quan la.
Crapaud ni serpent qui s'amasse ne me fait épouvante.
ANC. FR. Tremblotant et s'amouselant en rond comme un peloton.
Contes d'Eutrapel, fol. 184.
7. Acomolar, v., lat. accumulare, accumuler, augmenter.
Sa fama per tot al entorn acomolava.
V. de Santa Flors. DOAT, t. CXXIII, fol. 269.
Sa renommée par tout à l'entour augmentait.
CAT. ESP. Acumular. PORT. Accumular. IT. Accumulare. (chap. Acumulá.)
8. Demolition, s. f., lat. demolitionem, démolition.
La dita demolition e destruction.
(chap. La dita demolissió y destrucsió.)
Chronique des Albigeois, col. 56.
Ladite démolition et destruction.
CAT. Demolició. ESP. Demolición. PORT. Demolição. IT. Demolizione.
9. Demolhir, v., lat. demoliri, démolir.
Los castels de sa terra... los quals so de defensa fara abatre e demolhir. (chap. Los castells de sa terra... los cuals son de defensa fará abatre y demolí, sorsí, derrumbá, etc. Un catalá o castellá sense castell es com una tortuga sense clasca.)
Chronique des Albigeois, col. 31.
Fera abattre et démolir les châteaux de sa terre... lesquels sont de défense.
Part. pas. Presa e demolida per los de la dita armada.
Chronique des Albigeois, col. 9.
Prise et démolie par ceux de ladite armée.
CAT. ESP. (demoler) PORT. Demolir. IT. Demolire.
10. Encombre, s. m., encombre.
Encombre no li meta. Titre de 1067.
Ne lui mette encombre.
IT. Ingombro.
11. Encombrier, Encombrer, Engombrer, s. m., encombre, obstacle, embarras, empêchement.
Las cadenas li romp e tot l'autre encombrier.
(chap. Les cadenes li romp, trenque, y tot l'atre engorro, obstácul.)
V. de S. Honorat.
Il lui rompt les chaînes et tout l'autre obstacle.
Lauzenjador fan encombriers
Als cortes.
Rambaud d'Orange: Als durs.
Les médisants font embarras aux courtois.
Ni no sabem carreira, via, ni semdier
Ab que poscam estorcer al mortal encombrier.
Guillaume de Tudela.
Et nous ne savons rue, voie, ni sentier avec quoi nous puissions échapper au mortel encombre.
Eu l'ausi dir en un ver reprover:
Per trop parlar creisso maint engombrer...
Jesu lo gart de mal e d'emcombrer.
Aimeri de Peguilain: Lanquan chanton.
Je l'entendis dire en un vrai proverbe: Pour trop parler croissent maints embarras...
Jésus le garde de mal et d'encombre.
ANC. FR. Tel cuide sa honte vengier
Qui porchace son enconbrier...
Qui dit qu'entre bouche et quillier
Avient soveut grant enconbrier. (soveut : sovent)
Roman du Renart, t. 1, p. 16 et 153.
Ardirent seize ou dix-sept villages, puis s'en retournèrent à Gand sans encombrier. Monstrelet, t. II, fol. 49.
12. Encombratje, s. m., encombre.
Ieu prec Dieu, com homs iratz,
Que us don mal encombratje.
B. Carbonel de Marseille, Coblas triadas.
Je prie Dieu, comme homme irrité, qu'il vous donne mal encombre.
13. Encombrament, s. m., encombre, empêchement, encombrement.
En enois et encombramens.
Esperdut: Qui non.
En ennuis et empêchements.
Ses tot encombramen. Leys d'amors, fol. 38.
Sans tout empêchement.
ANC. FR. Jo vus asséur léaument,
Jà n'i aurez encumbrement.
Marie de France, t. 1, p. 414.
IT. Ingombramento.
14. Encombros, adj., embarrassé, souillé.
Aras pot hom lavar et esclarzir
De gran blasme silh que son encombros.
Cercamons ou P. Bremond Ricas Novas: Pois nostre.
Maintenant on peut laver et éclaircir de grand blâme ceux qui sont souillés.
ANC. FR. Granz, parfundes e encombroses.
B. de Sainte-Maure, Chr. de Norm., fol. 51.
Et vest sa robe séculiere
Qui mains encombreuse li ere.
Roman de la Rose, v. 19636.
… Vous gardez d'encombreux accidents.
R. Garnier, Trag. d'Hippolyte, act. I, sc. 1.
15. Encombrar, v., embarrasser, entacher, souiller.
Per tal tem que la mort m'encombre.
Folquet de Marseille: Senher Dieus.
C'est pourquoi je crains que la mort m'empêche.
Olivier a lo rey del colp si encombrat
Que dels estrieups li son abdos los pes ostat.
Roman de Fierabras, v. 1139.
Olivier a tellement embarrassé le roi du coup, que les deux pieds lui sont ôtés des étriers.
El fetz VII peccatz mortals per que encombret cels que devion naisser de lhuy. Liv. de Sydrac, fol. 12.
Il fit sept péchés mortels par quoi il entacha ceux qui devaient naître de lui.
Ben es auras
Totz crestias
Qu'el mezeis si vol encombrar.
Pierre d'Auvergne: Be m.
Tout chrétien qui veut lui-même se souiller est bien fou.
Part. pas. De diversas lagezas ero si encombratz.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 223.
Ils étaient si souillés de diverses taches.
Tot lo segle es encombratz
Per un arbre que i es nascutz.
Marcabrus: Pois l'inverns (: l'iverns).
Tout le siècle est embarrassé par un arbre qui y est né.
ANC. FR. Mon pechié m'a encombré.
Fabl. et cont. anc., t. II, p. 47.
L'on cuidoit que l'empereur eust envoié ses messages plus pour nous encombrer que pour nous délivrer.
Joinville, p. 93.
Vos estes céans encombrés et assaillis.
Roman français de Fierabras.
ANC. CAT. Encombrar. IT. Ingombrare.
16. Desemcombrar, v., désencombrer.
Res no m val un sol trays
Al pas desemcombrar.
Giraud de Borneil: Dels belhs.
Rien ne me vaut un seul effort pour désencombrer le passage.
A lor poder las los desencombreran et delivreran de totz contrasts.
Tit. de 1310. DOAT, t. XXXVIII, fol. 164.
Selon leur pouvoir les leur désencombreraient et délivreraient de tous obstacles.
ANC. FR. Tu ne dois pas désencombrer
Celui qui te velt mal mener...
Amis, se ce est vérité
Que tu m'as ici aconté,
Ge t'en cuit bien désencombrer.
Fabl. et cont. anc., t. II, p. 74 et 116.
IT. Sgombrare.
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